Après un an d’existence, l’Agence France Locale (AFL), organisme de financement des collectivités locales basé à Lyon, vient de clôturer une deuxième levée de fonds en émettant des obligations sur les marchés internationaux. "Nous avons sélectionné cinquante investisseurs dont 30 % de Français pour 500 millions d'euros", indique Yves Millardet, président du directoire. "Les marchés sont là. 850 millions d'euros nous ont été proposés par des institutions financières publiques, des banques centrales… Des investisseurs prestigieux aux poches bien remplies !"
L’AFL est née en 2013 à l’initiative de onze collectivités suite à la crise de financement ayant émergé en 2008. Elle a débuté son activité en avril 2015 avec une première levée de fonds de 750 millions d'euros. A ce jour, 147 collectivités sont adhérentes. Sur un an, elles ont emprunté 600 millions d'euros à l’AFL, soit 3 % des financements demandés par les collectivités.
Sur le Rhône, on recense quatre "clients" : la Ville de Lyon, la Métropole de Lyon, Villeurbanne et La Mulatière qui ont emprunté un total de 90 millions d'euros. "Lors de la dernière demande de financement de la Métropole, nous avons sollicité quatre banques plus l’AFL et c’est l’AFL qui s’est révélée être la mieux placée. Elle nous a prêté 40 millions d'euros à 0,55 %", indique le président de la Métropole de Lyon, Gérard Collomb.
Dans les dix années à venir, l’AFL espère capter 25 % des financements des collectivités. Avec des volumes de cet ordre, les taux proposés pourront être encore plus compétitifs. "Le potentiel de baisse de nos marges est significatif. Nous ajoutons aujourd’hui 0,5 à 0,6 de frais aux taux négociés. Par exemple, quand nous empruntons à 0,42 %, nous finançons les collectivités à 0,95 %. Nos homologues scandinaves ajoutent seulement 0,1 %. Nous attendons donc un effet de seuil très important", conclut Yves Millardet.
A.R.
Photo : ©A. Razia - Vue de Lyon