Les acteurs internationaux de la filière numérique attendent avec impatience l’annonce des résultats trimestriels de STMicroelectronics, jeudi prochain, pour savoir quelles suites seront données aux déclarations du président, Carlo Bozotti, sur les pertes chroniques de l’activité Digital Products Group. Rien n’indique que des éclaircissements seront apportés sur la stratégie du groupe dans le numérique et sur les conséquences pour le site français de Grenoble. Mais il est clair que le dossier STMicroelectronics est en passe de devenir un véritable enjeu national.
Jean-Jack Queyranne, président de la Région Rhône-Alpes, a interpellé le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, pour "explorer les conditions de la constitution d’un consortium industriel au niveau européen, avec notamment STMicroelectronics, Infineon (Allemagne) et NXP (Pays-Bas)," et l’Etat, actionnaire de la société au même titre que l’Etat italien, semble prendre ce dossier très au sérieux.
L’affaire STMicroelectronics arrive alors que l’écosystème grenoblois, sous la houlette de l’association (future SCIC) Digital Grenoble, s’engage à marche forcée sur la voie du numérique. Et là, il ne s’agit pas de soutenir quelques start-up prometteuses ou des PME en quête de relais de croissance, mais de bâtir une industrie capable de générer des poids lourds internationaux et de créer des milliers d’emplois. C’est en gros ce que suggérait récemment Christophe Ferrari, président de Grenoble Alpes Métropole, dans le magazine Présences : "La filière numérique constitue l’une des réponses à la question des futurs gisements d’emplois pour notre pays."
V.R.