A deux pas de l’Opéra de Lyon, au fond d’une cour pavée, ATS s’est aménagé, il y a un peu moins de deux ans, des locaux à son image. Entre les vieilles pierres d’un blanc immaculé et la verrière laissant pénétrer les rayons du soleil, le concepteur et fabricant de packagings pour l’univers du luxe a trouvé dans cette ancienne usine textile - à l’origine un couvent - le décor parfait pour mettre en lumière ses créations dédiées aux mondes de la parfumerie, des vins et spiritueux, de la bijouterie...
Depuis 1988 et sa création par Olivier Finaz, ATS imagine, pour le compte de grandes marques, des objets promotionnels et des emballages. Si l’essence même de son métier est restée la même - “être vecteur de promotion des ventes” - la demande des clients, elle, a fortement évolué : “A nos débuts, on nous demandait de produire au prix le moins cher possible”, se souvient Olivier Finaz. Peu importait alors l’origine du produit. En témoigne l’acronyme d’ATS, comme Asian Trading Services. Aujourd’hui, oubliée la Chine ! C’est sur le “made in France” qu’ATS a décidé de miser pour la suite de son histoire.
Si elle possède déjà, dans ses locaux lyonnais, son propre atelier consacré aux petites et moyennes séries, ATS compte bien accélérer sur le créneau du haut de gamme fait main. C’est pourquoi elle projette de se doter d’une unité de production de 1 000 m² : “Nous investirons trois millions d’euros dans un nouvel atelier sur l’agglomération lyonnaise, précise Olivier Finaz qui vise une livraison début 2017. Nous devrions recruter entre quarante et 80 personnes dans les trois à quatre ans à venir”.
Baptisé “L’Atelier XXL”, le site sera dédié à l’assemblage des emballages les plus luxueux : “Il sera multi-matériaux (bois, métaux, matières synthétiques, etc.) et multi-technique. Et il fabriquera ses propres machines”. C’est sur ces pièces d’exception, demandant un travail de précision, qu’ATS parie désormais. Comme ces coffrets, réalisés en une quinzaine d’unités et destinés à recevoir une montre suisse dont le prix atteint les six chiffres ! Ou encore cette bouteille de Dom Pérignon, lumineuse, qui a nécessité 18 mois de développement et dont le décor est entièrement fait main.
“Dans le packaging, l’innovation se situe à trois niveaux : le son, la lumière et la connectivité”, explique Olivier Finaz qui travaille avec une start-up lyonnaise des objets connectés dans laquelle il pourrait bien, d’ailleurs, prendre une participation.
Cette dynamique n’a pas échappé à Bpifrance qui vient d’intégrer ATS dans son programme d’accélération ! Avant la fin du dispositif (deux ans), ATS aura inauguré ses nouveaux bureaux parisiens et compte bien en ouvrir d’autres sur la côte ouest américaine et à Singapour, après ceux déjà en place à Shanghai et Budapest.
Corinne Delisle
@corinnedelisle
CA ATS 2015 : 28 millions d’euros ; + 10 à 15 % prévus cette année ; 65 personnes dont 40 à Lyon ; douze designers intégrés. Actionnariat privé.
Bref Rhône-Alpes Auvergne n° 2249 du 15/06/2016
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