Pépinières Jean Rey exécutait un plan de continuation. Devant l’érosion continue de l’activité, le tribunal de commerce a décidé la cession du fonds à deux petits groupes : Olympe et Genre.
Plombé par la baisse des commandes publiques, le groupe Pépinières Jean Rey exécutait un plan de continuation depuis juin dernier. Devant l’érosion continue de l’activité, le tribunal de commerce a décidé la cession du fonds à deux petits groupes : Olympe et Genre.
Pour Pépinières Jean Rey, la restructuration n’aura pas suffi. En redressement judiciaire depuis juillet 2011, l’entreprise exécutait un plan de continuation depuis juin 2012. Malgré une soixantaine de postes supprimés - dont 41 licenciements - et la fermeture d’une jardinerie à Aubagne (13), l’entreprise continuait de péricliter. Le Tribunal de commerce de Toulon a interrompu la procédure. Le fonds de commerce de cette entreprise familiale varoise spécialisée dans la production et la vente de plantes d’ornement vient d’être cédé à deux groupes familiaux associés pour la circonstance.
Au groupe Olympe, d’abord, dont la holding se trouve à Trets (13), mais dont l’activité est varoise et compte de l’immobilier et deux grandes surfaces Intermarché. Au groupe Genre ensuite, logé à Trets également, et spécialisé dans l’aménagement d’espaces verts (Espace paysage et Espace services), la pépinière et la jardinerie (Espace végétal). Les dirigeants des deux groupes, Christophe Bizzari et David Genre, sont jeunes… et amis d’enfance.
Parmi les actifs cédés, Jean Rey disposait de deux sites de production à La Londe dans le Var, et à Jonquières dans le Vaucluse. Il était encore à la tête de cinq jardineries (enseigne Jardinerey) à La Londe et Fréjus (83), à Jonquières et Robion (84) et à La Gaude (06). Ce dernier établissement n’a pas été repris et vient d’être fermé.
Une société a été créée par les repreneurs, Production Jean Rey, qui va porter les deux sites de production du groupe. Olympe y sera majoritaire à 60 % via la holding Végétalis créée pour la circonstance. Outre 40 % de la société de production, le groupe Genre reprend également en propre les deux jardineries vauclusiennes dont le chiffre d’affaires prévisionnel 2013 est de 2 millions d'euros chacune. A Olympe échoient les deux jardineries varoises, les plus importantes, qui affichent un prévisionnel 2013 de 5,5 millions d'euros pour Fréjus et 6,2 millions d'euros pour La Londe. Les petits sites de productions satellites, agrégés jusque-là à La Londe, n’ont pas été repris et la surface varoise exploitée passe de 120 à une centaine d’hectares.
Le plan de cession prévoyait la reprise de 113 CDI. Ce sera un peu plus : de 117 à 120. Les deux repreneurs sont clairs sur leur stratégie. "Jusque-là, les volumes produits étaient trop importants. Nous allons les réduire et nous concentrer sur la qualité", explique David Genre. Le chiffre d’affaires des pépinières devrait tomber de 7 à 5,8 millions d'euros en 2013. Côté commercialisation les deux enseignes Intermarché du groupe Olympe vont distribuer les produits, "mais nos relations au sein des enseignes Intermarché et Bricomarché devraient nous permettre de diffuser notre production beaucoup plus largement", explique Christophe Bizzari. "Alors que la plupart des grandes pépinières fonctionnent aujourd’hui en ligne, les commerciaux en étaient encore aux moyens traditionnels, téléphone et fax. Nous allons engager un processus de modernisation qui aurait dû, peut-être, être initié plus tôt", conclut-il.
Jacques Gelin
Sud Infos n° 813 du 04/02/2013