L’accélérateur, qui vient de se lancer, veut aider les start-up industrielles à atteindre le niveau supérieur. Un espace de 3 000 m2 leur sera notamment dédié à Beynost.
Depuis neuf ans, Bref Rhône-Alpes met en lumière des entreprises innovantes à l’occasion de ses Trophées de l’innovation. Nous aimerions vous dire que toutes ces start-up et entreprises ont rencontré le succès... Malheureusement, si, pour certaines, l’ascension a été fulgurante, pour d’autres, la déconvenue l’a été tout autant.
C’est le cas de Hulltimo… rappelez-vous, ce robot nettoyeur de coques de bateau qui avait séduit le jury l’an dernier, remportant le prix coup de cœur. Si, sur le papier, le projet avait tout pour réussir - l’entreprise avait même séduit les investisseurs en levant 2,5 millions d’euros -, la réalité du marché en aura décidé autrement : “Nous avons mis beaucoup trop de temps et d’argent dans l’industrialisation du produit et, du coup, notre temps de réaction par rapport au marché n’a pas été assez rapide”, résume ainsi Eric Tardy, cofondateur de l’entreprise iséroise, liquidée cet été.
C’est pour éviter de tels gâchis que la famille Thollin, à la tête de l’équipementier automobile EFI Automotive* (Beynost/Ain), a créé son accélérateur industriel. Baptisé Axandus, le dispositif veut “aider les entreprises industrielles qui ont déjà un produit de petite série à passer à la grande échelle, afin de mettre rapidement sur le marché des produits de qualité”, affirme Jean-Baptiste Yvon, vice-président en charge de la diversification d’EFI Automotive et directeur général d’Axandus, qui s’est entouré d’une équipe pluridisciplinaire : un créateur de start-up industrielle (on y retrouve un certain Eric Tardy…), un concepteur produits, un ingénieur spécialisé dans l’industrialisation et un expert des achats internationaux.
Les entreprises accompagnées par Axandus pourront ainsi profiter de l’expérience industrielle et des équipes d’EFI Automotive : “Elles pourront par exemple bénéficier de notre centrale d’achats en Chine pour avoir accès à des prix plus bas”, illustre Jean-Baptiste Yvon. Un espace de 3 000 m2 leur sera également dédié sur le site de Beynost avec, à leur disposition, des moyens de modélisation, des tests de robustesse…
“Nous espérons accélérer une dizaine de sociétés de la région en 2015”, ambitionne Jean-Baptiste Yvon qui suit déjà trois projets : Avenisense (Le Bourget-du-Lac), spécialisé dans les capteurs de viscosité ; Brochier Technologies (Lyon), concepteur d’un tissu lumineux qui pourrait être utilisé dans l’habitacle des voitures ; et enfin, une spin-off d’EFI qui travaille sur des mesures de pollution des eaux.
Face au déclin de l’industrie française, les Thollin ont choisi l’action. Patrick Thollin et sa famille investissent 4 millions d’euros sur cinq ans dans l’accélérateur. Avec l’espoir, pourquoi pas, de trouver des relais de croissance pour elle-même.
Corinne Delisle
@corinnedelisle
* Efi Automotive emploie 1 500 salariés, dont 800 en France. Le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 185 millions d'euros en 2013 et prévoit d’atteindre les 200 millions d'euros cette année (lire Bref du 3 décembre).
Photo : ©Electricfil Automotive. L'équipe d'Axandus.
Bref Rhône-Alpes n° 2184 du 11/12/2014
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