Ce mercredi 26 novembre, nous avons présenté à Grenoble, dans la très symbolique Maison Minatec, le premier volet(1) de la 9ème édition des Trophées Bref Rhône-Alpes de l’Innovation. Des représentants d’entreprises venant de tous les départements de Rhône-Alpes nous ont rejoints pour découvrir le palmarès (à lire dans ce numéro) et échanger sur la question qui pourrait être résumée ainsi : comment innove-t-on ? Le pourquoi, lui, apparaît désormais comme une évidence. L’innovation comme levier essentiel de la croissance ne fait plus guère débat, si ce n’est dans la sphère philosophique(2) ou très idéologique.
L’Insee présentait mi-novembre une étude sur l’innovation en Rhône-Alpes(3) dans les PME. Pas de grandes révélations, plutôt une série de confirmations. Ainsi, les PME rhônalpines exportent davantage quand elles innovent (18 % contre 9 % pour les autres). L’innovation est d’ailleurs fonction de la taille de leur marché : quand il est local, elles innovent peu (38 %) mais elles sont 51 % à le faire quand leur marché est national et 68 % quand il est international. L’innovation est aussi une question de taille : 47 % des entreprises de moins de 20 salariés innovent ; ce chiffre monte à 80 % pour celles qui emploient entre 50 et 249 salariés. Et puis, elles innovent d’abord pour réduire leurs coûts de fonctionnement interne, ensuite pour être plus réactives et flexibles, enfin pour trouver de nouveaux marchés.
Mais l’exercice reste solitaire : seulement 35 % des entreprises innovantes interrogées ont innové avec d’autres. Un point à améliorer tant il est démontré que les groupes d’entreprises et les pôles de compétitivité sont propices à l’innovation : quand on manque de ressources en interne, il est important de faire appel à des compétences externes (laboratoires, fournisseurs et clients, réseaux, etc.). Lors de la table ronde qui a précédé la remise des trophées, à Grenoble, les témoignages de Tristan Rousselle (ex-PX’Therapeutics, aujourd’hui pdg d’Aryballe Technologies), de Maryse François-Xausa (vice-présidente R&D d’Alstom Renewable Power) et de Patrick Lethenet (directeur R&D Systems Europe chez bioMérieux) l’ont confirmé. Comme le soulignait récemment Alexandre Mérieux lors de l’inauguration d’un nouveau centre de recherche à La Balme-les-Grottes (Isère) : “Ce site est un exemple très concret de l’orientation que bioMérieux souhaite donner à sa R&D. Notre innovation est faite de développements internes, d’acquisitions et de partenariats. C’est un métier d’intégration et nous voulons que notre recherche soit ouverte : à l’international, à plusieurs disciplines, tout comme aux partenaires publics, académiques et privés”. L’innovation ouverte ou partagée : un état d’esprit gagnant.
Didier Durand
@didierldurand
(1) Le second volet se déroulera dans les salons de l’Hôtel de Ville de Lyon, le 10 décembre.
(2) Lire, à ce sujet, les questions posées par Luc Ferry dans “L’innovation destructrice” (Ed. Plon ; 2014).
(3) “PME de Rhône-Alpes” : innover pour gagner en compétitivité. Insee Analyses, novembre 2014.
Photo : ©Jean-Philippe Mesguen. Le nouveau centre de R&D sur le site bioMérieux, à La Balme-les-Grottes.
Bref Rhône-Alpes n° 2182 du 27/11/2014
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