Lui est né à Barcelone, son frère en Norvège et sa sœur en Allemagne. Des naissances au gré des tournées européennes de ses parents : “Ils trouvaient que le cirque était le plus beau métier du monde ! C’est un mode de vie à part entière”, raconte David Massot qui n’est pas près de les contredire.
Avec une mère représentant la cinquième génération d’une lignée d’artistes de cirque - “elle a fait une très belle carrière jusqu’aux Etats-Unis où elle a rencontré Louis Amstrong” - et un papa (espagnol) passionné par le théâtre et les clowns, David Massot a pleinement hérité des gènes familiaux. Dès l’âge de quatorze ans, entre ses cours à distance, il se forme à l’acrobatie et à l’art clownesque : “C’est l’art du cirque que je préfère car il se rapproche de la comedia del arte et touche tous les publics”. Comme ses parents avant lui, il prend la route et se produit dans toute l’Europe. C’est lors de l’une de ces tournées qu’il rencontrera celle qui deviendra son épouse, une équilibriste sur canne et artiste de cirque, comme lui.
Inspiré par le succès du Cirque du Soleil, le premier à proposer des spectacles sans animaux, David Massot et quelques artistes lancent, en 1999, le cirque Imagine avec l’idée “d’apporter un nouveau souffle au cirque”. S’en suit une tournée européenne : “Nous étions tous des artistes indépendants, venant de tous horizons”, se remémore l’artiste, des étoiles dans les yeux.
A l’aube de la quarantaine et “désirant fonder une famille”, David Massot cherche un endroit où poser ses valises et ses chapiteaux. Son choix se porte finalement sur Lyon, “une ville dynamique, à taille humaine”, justifie-t-il, en se souvenant avoir reçu un accueil très positif de la part de l’équipe d’OnlyLyon, “une des premières à croire au projet”. Après deux ans et demi de discussions, c’est finalement sur un terrain de Vaulx-en-Velin, au Carré de Soie, que le cirque Imagine plante ses tentes. Nous sommes en septembre 2012 et le projet de proposer en un même lieu, école de cirque, dîner spectacle, événements d’entreprise et animations à la carte prend forme.
Près de quatre ans après ses débuts, David Massot a réussi son pari : “Nous avons la chance d’afficher une réussite humaine et financière*, en étant totalement autonomes économiquement”, s’enthousiasme l’entrepreneur qui, entre ses répétitions de numéros de clown et de musique, gère une équipe d’une trentaine de personnes : cinq permanents - “dont certains qui n’y connaissaient rien à l’univers du cirque” -, des techniciens et une douzaine d’artistes qui s’engagent pour deux ans, le temps que dure un spectacle. Et qui partagent également un peu de leur temps avec petits et grands de l’école de cirque : “Nous avons 200 élèves dont une cinquantaine d’adultes. Il y a même un monsieur de 75 ans qui vient faire du jonglage !”
Lors des événements d’entreprise (une soixantaine par an), ces mêmes artistes interviennent dans le cadre d’ateliers de team building qui se terminent par… une pyramide humaine. Rien de mieux pour ressouder une équipe !
Si David Massot ne regrette pas de s’être “installé” - “nous vivons une très belle histoire” -, il garde au fond de lui la fibre nomade du cirque… ce qui explique peut-être qu’il a choisi de vivre en caravane avec son épouse, ses deux enfants et ses parents qui continuent d’apporter leur regard sur les spectacles. Avant l’un des moments-phares de l’année où, à l’occasion du cirque de Noël, David Massot se retrouvera sur la piste avec son père, pour partager un numéro de clowns.
Corinne Delisle
@corinnedelisle
* Le Cirque Imagine a clôturé 2015 sur un CA de 1,3 million d’euros, en progression de 11 %.
Bref Rhône-Alpes Auvergne n° 2249 du 15/06/2016
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