Le spécialiste de la gestion de l’énergie, pour qui les objets connectés ne sont pas nouveaux, fait un premier pas dans la domotique. Le groupe est également partenaire du SIdO
Imaginez… Vous êtes coincé dans une réunion qui s’éternise et au lieu de faire ses devoirs, vous savez que votre petit dernier en profite pour s’acharner sur sa console afin de passer le dernier niveau de Ninjago. Pas grave… Depuis votre smartphone et grâce à votre application Wiser, vous pouvez contrôler à distance toutes les sources d’énergie de votre domicile, mettre en veille vos appareils… et même la console de votre fils ! C’est sur le ton humoristique qu’a choisi de communiquer Schneider Electric pour présenter sa solution de pilotage de sa consommation Wiser. Grâce à une box connectée à ses thermostats et ses prises électriques “pilotées”, Wiser permet de faire jusqu’à 30 % d’économies sur sa facture énergétique.
Lancé il y a un peu plus d’un an, ce système constitue un premier pas dans l’univers de la maison connectée pour le leader français en gestion de l’énergie. “Dans le domaine industriel, cela fait déjà un moment qu’on connecte les machines”, explique Nicolas Leterrier, vice-président à l’innovation de Schneider Electric qui a choisi d’être partenaire de la première édition du SIdO* (Showroom professionnel de l’Internet des Objets). Un coup de projecteur pour le groupe international né au Creusot et qui emploie 2 000 ingénieurs à Grenoble (14 000 dans le monde, sur un effectif total de 180 000 salariés), l’un de ses cinq grands “hubs de développement” avec Dubaï, Shanghai, Boston, Bangalore et Monterrey : “Les gens connaissent très mal Schneider Electric… à Grenoble, ils nous parlent encore de Merlin Gerin”, sourit Nicolas Leterrier qui souhaite “attirer les talents et créer un véritable écosystème d’innovation”.
Si Schneider Electric investit déjà dans des start-up à travers son fonds Aster Capital (avec Alstom et Solvay) et en rachète certaines (168 acquisitions ces dernières années !), elle a aussi une façon bien à elle d’accompagner leur éclosion : “Alors que la mode est aux incubateurs maison, nous sommes plutôt, nous, dans l’excubation. C’est-à-dire que si une innovation ne trouve pas de business à l’intérieur de Schneider, nous l’accompagnons, mais à l’extérieur, dans des incubateurs déjà existants”.
C’est le cas de Gul Plug. Portée par Xavier Pain, un ingénieur maison, cette technologie de connexion électrique destinée à des environnements industriels “n’aurait pas trouvé de débouchés chez nous. Elle pouvait même venir en concurrence avec d’autres produits existants. Mais au vu des perspectives, dans le secteur automobile notamment où nous ne sommes pas présents, il fallait la faire vivre en dehors”, illustre Nicolas Leterrier, chargé avec son équipe de détecter ces futures pépites. Gul Plug serait ainsi en train de boucler une première levée de fonds d’un million d’euros. “Nous sommes tous gagnants”, résume ainsi le Monsieur Innovation de Schneider à Grenoble.
Corinne Delisle
@corinnedelisle
* Les 7 et 8 avril 2015 à la Cité internationale à Lyon.
Bref Rhône-Alpes n° 2198 du 01/04/2015
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