La communauté d’agglomération Valence-Romans-Sud Rhône-Alpes verra le jour en janvier : un nouveau trait d’union entre la vallée du Rhône et les Alpes.
La nouvelle communauté d’agglomération de Valence-Romans-Sud Rhône-Alpes va voir le jour le 1er janvier 2014 (1). Avec 250 000 habitants, elle se positionnera comme l’une des quatre plus grandes agglomérations de Rhône-Alpes. Et peut-être la plus symbolique : installée en vallée du Rhône, elle n’en est pas moins plus proche de Grenoble que de Lyon, tournée vers les Alpes autant que vers la capitale régionale. Elle serait donc le lien parfait entre sillon rhodanien et sillon alpin, les deux parties d’une région si diverse qu’elle a, parfois, du mal à trouver sa cohérence. Une plaque tournante dont l’épicentre repose sur la gare TGV/TER de Rovaltain, entre Valence et Romans/Bourg-de-Péage, laquelle a donné naissance à l’un des parcs d’entreprises les plus dynamiques de la région. Voilà donc enfin le trait d’union de Rhône-Alpes qui ravira les géographes.
Pas seulement les géographes ! Car sa position autant que ses infrastructures font de ce Rhône-Alpes Sud un nouveau point fort d’ancrage économique. Parmi les récentes installations : les Vergers Boiron, qui ont construit, pour 13 millions d’euros, une usine de transformation de fruits et rapatrié leur siège de Rungis à Rovaltain ; le centre de R&D du groupe parisien Ingenico (250 personnes), ou encore Marius Aurenti (30 personnes). Le centre de recherche Ecotox, conçu en partenariat avec les universités de Lyon et Grenoble, constituera quant à lui un pôle d’envergure internationale.
Il faut aussi évoquer La Cartoucherie (photo), cette ancienne usine reconvertie en un magnifique site accueillant des entreprises du cinéma d’animation, en premier lieu la désormais célèbre Folimage. Son école La Poudrière, qui forme des réalisateurs, en fait un formidable vecteur de notoriété internationale : elle reçoit régulièrement des représentants de Disney, Pixar ou Dreamworks attirés par une “french touch” brillante. Et le site est aujourd’hui en plein développement grâce au studio parisien TeamTo. Illustrations d’une lente mutation, ces activités viennent se greffer sur un tissu économique local touché, ici comme ailleurs, par le déclin industriel (2).
Désormais coiffée par une structure politique commune, l’économie locale pourra aussi s’appuyer sur quelques filières d’avenir (nucléaire, agroalimentaire, bio, tourisme…). Et sur les initiatives de quelques dirigeants très attachés à leur territoire. En plein cœur de Romans-sur-Isère, l’industriel Michel Baulé rénove entièrement l’ancienne Banque de France pour y établir le siège de sa holding. Et en périphérie, c’est la galaxie du groupe Archer qui constitue un véritable laboratoire économique et social reposant sur l’idée d’“entrepreneur territorial”. Une expérience sur laquelle nous reviendrons prochainement. A suivre de près.
Didier Durand
(1) La nouvelle entité sera issue de la fusion de quatre communautés existantes : Valence Agglo, Pays de Romans, Canton de Bourg-de-Péage et Confluences Drôme-Ardèche.
(2) Au 2ème trimestre 2013, le taux de chômage de la Drôme s’élève à 11,6 %, soit le plus élevé des départements de Rhône-Alpes (moyenne régionale : 9,3 %).
Bref Rhône-Alpes n° 2135 du 16/10/2013
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