En 2011, Sanofi annonçait le transfert du siège mondial de Merial, sa division santé animale, d’Atlanta à Lyon. Un retour aux sources en quelque sorte, puisque c’est dans la Capitale des Gaules, il y a 250 ans, qu’est née la médecine vétérinaire.
En 1761, Claude Bourgelat, directeur de l’Académie d’Equitation de Lyon, obtient du roi Louis XV l’autorisation et les moyens de créer “une école où l’on enseignerait publiquement les principes et les méthodes de guérir les maladies des bestiaux”. La première école de médecine vétérinaire voyait le jour dans le quartier de la Guillotière à Lyon.
Troisième acteur mondial de la santé animale, Merial* emploie aujourd’hui 1 500 personnes en Rhône-Alpes (6 500 dans le monde). Un nombre qui pourrait grimper selon son CEO, Carsten Hellmann, qui promet des embauches dans les années à venir. En poste depuis un an, ce Danois souligne que les besoins en santé animale vont s’accélérer : “Dans la prochaine décennie, l’un des enjeux majeurs sera de pouvoir alimenter un milliard de nouveaux consommateurs avec une nourriture saine et sûre. Sachant que 75 % des maladies animales sont transmissibles à l’homme, il est fondamental de vacciner la population animale”.
Sur son site de la Porte des Alpes, à Saint-Priest, qui emploie 450 salariés et produit 25 milliards de doses de vaccins par an, Merial est en train d’installer des lyophilisateurs qui lui permettront de produire les premiers vaccins effervescents. Présentés sous forme de pastilles à dissoudre dans l’eau, ces produits sont particulièrement adaptés à la vaccination aviaire de masse. “Au lieu de vacciner les poussins d’un jour, l’éleveur n’aura qu’à dissoudre ces pastilles dans l’eau de leur alimentation”, détaille Eric Lambert, secrétaire général de Merial France qui a investi entre 30 et 40 millions d’euros dans ce projet unique au monde.
Les nouveaux modes d’administration sont l’un des axes forts de la R&D du groupe. Tout comme le développement de médicaments et vaccins contre de nouvelles maladies (ex. : maladie de la langue bleue). 40 % de la recherche de Merial - soit 320 collaborateurs - sont concentrés en Rhône-Alpes, à Gerland et Saint-Vulbas (Ain), son plus gros centre de R&D clinique dans le monde.
Pour conforter encore plus son ancrage lyonnais et bénéficier d’une vitrine, Merial déménagera son siège mondial, fin 2016, dans un nouveau bâtiment qu’il partagera avec Sanofi Pasteur sur le Biodistrict de Gerland. 600 postes de travail (dont 350 pour Merial) seront présents sur ce bâtiment de 16 000 m2. “Ce n’est pas qu’un bâtiment. Cela illustre notre engagement extrêmement fort d’être un acteur du territoire”, fait remarquer Carsten Hellmann qui loue les qualités de Lyon pour la vie de famille (école internationale notamment) et promet de tenir sa prochaine conférence de presse en français.
Corinne Delisle
@corinnedelisle
* Merial réalise 2,1 milliards d'euros de chiffre d'affaires dont 60 % dans les produits de santé pour animaux de compagnie et 40 % pour les animaux d’élevage.
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Photo : Les projets immobiliers de Merial à Gerland.
Bref Rhône-Alpes n° 2179 du 05/11/2014
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