Presque un milliard d’euros de chiffre d’affaires, 101 millions d’euros de résultat net… Somfy confirme ainsi la force de son modèle : innovation, international, investissement.
Il s’en est fallu d’un cheveu pour que Somfy n’atteigne, en 2013, le niveau symbolique du milliard d’euros de chiffre d’affaires. Sans la cession de sa filiale Cotherm, la barre aurait été franchie. Mais au siège social, à Cluses, on n’en fait pas un fromage. Le groupe est en bonne posture : des ventes en légère progression (+ 3,2 % à périmètre comparable) mais, surtout, une rentabilité à faire pâlir plus d’un industriel français : le résultat net s’affiche à 101 millions d’euros. Somfy confirme ainsi la force de son modèle qui repose sur un triptyque désormais rabâché à longueur d’articles de presse et de discours : innovation, international, investissement, les fameux 3i.
L’innovation est inscrite dans les gènes du groupe de la Vallée de l’Arve. Issu de la société Carpano et Pons dont il hérite de l’activité de décolletage, Somfy sort son produit phare - un moteur électrique tubulaire destiné à enrouler stores, volets, rideaux… - dès la fin des années 1960. Dès lors, la gamme ne cessera de se sophistiquer avec l’intégration de capteurs (vent, soleil), de télécommandes et de moteurs intelligents. Aujourd’hui, les nouveaux produits s’inventent dans les deux centres de recherche du groupe, à Cluses (400 personnes) et Archamps (50 personnes). La diminution du bruit des moteurs constitue l’un de leurs axes principaux de travail. Mais la domotique, encore marginale dans les ventes du groupe (5 millions d'euros, à + 50 %), est présentée comme la voie d’avenir. Capteurs, thermostats, ouvrants, éclairage, chauffage… autant d’équipements de la maison qui peuvent, grâce à la TaHoma Box® lancée en 2010, être connectés et pilotés à partir d’un ordinateur, d’un smartphone ou d’une tablette, tout en suivant la consommation énergétique de l’habitat. Le groupe annonce ainsi 150 000 objets connectés en deux ans, et multiplie les partenariats avec les constructeurs et énergéticiens (Hitachi, De Dietrich, Atlantic, GDF...). Même croissance forte sur les produits liés à la sécurité comme les alarmes, caméras, vidéophones et autres détecteurs de mouvements. Jean-Philippe Demaël, directeur général, est affirmatif : “La miniaturisation des capacités de calcul et le développement de la connectivité permettent d’apporter de plus en plus d’intelligence dans la maison (…) La montée en puissance de la maison « numérique » est indéniable”. Reste à débloquer quelques freins : les objets qui n’utilisent pas le même langage, les fabricants qui préfèrent garder leurs protocoles technologiques, les installateurs qui rechignent à se former…
Présent depuis longtemps à l’international (73 % du chiffre d'affaires réalisés à l’étranger), Somfy s’appuie sur les pays émergents comme autant d’autres relais de croissance. En particulier le Brésil, où il a racheté trois sociétés en moins de deux ans. Et la Chine où sa filiale Dooya (2 000 salariés) inaugurera prochainement une nouvelle usine.
Didier Durand
@didierldurand
Actionnaire majoritaire : Damart (Roubaix) et famille Despature ; Somfy Activités : 7 900 collaborateurs dont 1 921 en France ; 36 brevets déposés en 2013 ; 450 brevets actifs ; Participations : Ciat (46 %) ; Faac (34 %) ; Gaviota (46,5 %) ; Pellenc (47 %) ; Sirem (87,5 %) ; La Buvette (25 %) ; Zurflüh-Feller (100 %).
Bref Rhône-Alpes n° 2156 du 02/04/2014
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