La start-up lyonnaise vient de boucler sa première levée de fonds d’un montant de 3,8 millions d’euros et en profite pour ouvrir une filiale à San Francisco.
Première levée de fonds pour la start-up lyonnaise The Cosmo Company, d’un montant de 3,8 millions d’euros* ! Quatre ans après sa naissance, la jeune société et sa plateforme de modélisation de systèmes complexes ont séduit les financiers. Incubée chez Créalys, puis labellisée Novacité, Oséo Excellence et Pépite du Grand Lyon, l’entreprise a été soutenue par le Réseau Entreprendre et Inovizi, ou encore récompensée par un Novad’Or. Adoubée par tous les acteurs publics lyonnais, la surdouée passe la vitesse supérieure. Et ouvre sa première filiale aux Etats-Unis, à San Francisco.
Comment une plante prend-elle sa forme définitive en grandissant ? Comment une maladie se développe-t-elle dans le corps, une pandémie se diffuse-t-elle dans le monde ? Comment une colonie de fourmis construit-elle une fourmilière sans avoir conscience de le faire ? C’est le genre de questions auxquelles tente de répondre l’Institut des Systèmes Complexes, au sein duquel ont longtemps travaillé Michel Morvan et Eric Boix, avant de créer The Cosmo Company avec Hugues de Bantel (ex-pdg d’Edap-TMS).
Or, les systèmes complexes concernent aussi l’économie, la logistique ou l’urbanisme. De même qu’un microbe ingéré va perturber le fonctionnement du corps, le comportement des courtiers peut générer un krach boursier. Et la construction d’une gare de métro ou d’une tour dans un quartier d’affaires aura des conséquences multiples sur la vie de la cité : circulation automobile, prix de l’immobilier, nouvelle population, réseaux (eau, électricité…) à redimensionner, volume de déchets à gérer, etc.
C’est pour apporter des représentations visuelles à cette complexité que les informaticiens de The Cosmo Company ont développé leur plateforme de modélisation. Celle-ci est capable, sous la forme de schémas et cartes en 2D ou 3D, de montrer les conséquences d’une décision ou d’un événement sur l’avenir d’un quartier, d’un réseau ou d’une activité. A l’heure des biotechs, des villes “intelligentes”, des smart grids et de la mondialisation, un tel outil d’aide à la décision doit permettre aux décideurs de comparer des scénarii et choisir les meilleures options. Veolia, EDF, Sanofi et des villes comme Lyon, Singapour et Mexico l’ont bien compris.
En 2013, The Cosmo Company a enregistré un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros. La barre des 10 millions est visée à horizon 2017-2018. D’ici la fin de l’année, les 33 salariés actuels seront rejoints par une vingtaine de nouvelles recrues (modélisateurs, développeurs…).
“Notre objectif est de faire des outils Cosmo des standards, de passer d’une plateforme logicielle à la commercialisation d’applications dont nous vendrons les licences d’exploitation. Et de convaincre la moitié des sociétés du CAC 40”, conclut Hugues de Bantel.
Didier Durand
* Apportés par Aster Capital (fonds de capital-risque créé par Alstom, Schneider et Solvay), Emergence Innovation (Sofimac Partners) et Crédit Agricole Création.
Photo : Hugues de Bantel, fondateur de The Cosmo Company.
Bref Rhône-Alpes n° 2157 du 09/04/2014
Pour en savoir plus sur Bref Rhône-Alpes et ses autres supports.