Au coeur du Pays Voironnais, le campus de la Brunerie émerge comme une véritable plateforme de test, de formation et de R & D dans l’économie du sport. Sur ce site doté d’un parc d’activités et d’une pépinière d’entreprises qui peuvent y expérimenter de nouvelles pratiques, se tiendra, le 7 juin 2018, la 9e édition d’Inosport. Un rendez-vous professionnel consacré aux innovations technologiques et de service dans les pratiques du sport, des loisirs et de la santé/bien-être. Sur un thème d’actualité : « Les J.O. 2024 vont-ils impacter votre business ? »
La parole à Dominique Rillh, directeur de la manifestation organisée par la Communauté d’agglomération du Pays Voironnais.

Vous voulez faire d’Inosport un accélérateur d’innovations. Comment ?

Dominique Rillh : A travers Inosport, nous poursuivons plusieurs objectifs sur notre campus.
Tout d’abord, nous voulons proposer des services mutualisés aux entreprises. Par exemple, mettre à disposition des acteurs du textile un atelier de prototypage.
On sait qu’un certain savoir-faire français, dans ce domaine, est parti en Asie. Nous voulons contribuer à le relocaliser, ce qui apporterait davantage de réactivité aux professionnels. Autre projet : un living lab centré sur les usages, qui pourra mettre à disposition des entreprises des panels de consommateurs, ou des méthodes d’enquêtes socio-économiques afin d’étudier la pertinence de tel produit. Tous ces projets répondent à une demande des entreprises. On pourrait enfin citer le projet d’ouverture d’une salle hypoxique destinée à la recherche médicale, pour étudier les effets de l’hypoxie modérée sur l’organisme humain, en matière de sport, de santé et de bien-être. D’une façon plus générale, nous accueillons des start-up et les accompagnons sur le financement de leurs projets : recherche de capitaux, mise en cohérence des besoins, cadencement…

Objets connectés, nouvelles matières... quelles sont les grandes tendances observées dans la pratique du sport ?

Dominique Rillh : Bien sûr, la technologie influence la pratique du sport. Mais on note aussi de vraies évolutions sociales dans les pratiques. Ainsi, après un fort développement du fitness où chacun est seul sur son appareil, parfois face à un écran, on revient au sport en groupe. Cette recherche de lien social se réalise, désormais, via les réseaux sociaux et pas seulement par les clubs sportifs. On fait du sport entre groupes d’amis, les sports se féminisent.

Dans ce contexte, la performance reste un moteur : il n’est qu’à observer l’engouement autour de la pratique du trail. En outre, les événements compétitifs sont devenus très attractifs. Ce qui n’empêche pas la pratique de disciplines ludiques : on aime faire du sport en jouant ! Autre tendance : on fait aussi du sport pour mieux se connaitre, tester ses limites, se connecter à la nature, aux autres. Une dimension spirituelle, en quelque sorte.

Table ronde 1 :

Comment les pratiques émergentes deviennent-elles des marchés porteurs ?
Des pratiques marginales, libres et en dehors de tout cadre fédérateur, ont vu le jour au cours de ces dernières années. Certaines d’entre-elles séduisent un nombre croissant de sportifs. Comment passe-t-on de ces activités extrêmes ou décalées à des disciplines olympiques ? Nouvelles attentes, stratégies événementielles : comment les marques peuvent-elle reconnaître les vraies tendances émergentes ?

Table ronde 2 :

Les tendances technologiques des JO 2024
Comment les entreprises à la pointe de l’innovation se projettent-elles en 2024 ? Matériaux, applis, capteurs, objets connectés, intelligence artificielle, réseaux sociaux... de nouvelles limites pour de nouvelles pratiques.

Quelques innovations... parmi d’autres

Parmi les innovations candidates au Prix Inosport 2018 :

• des applis mobiles pour s’informer et constituer des communautés sportives (course à pied, sports de montagne, plongée, etc.)
• un mur digital de loisirs sportifs.
• un mur d’escalade connecté.
• un mannequin robot évolutif et connecté, pour les professionnels du textile.
• une technologie scanner 3D pour adapter les chaussures de ski aux pieds des skieurs.
• un feu de freinage et un clignotant à installer sur le casque des cyclistes.
• un système de déverrouillage à distance de la fixation des snowboards, pour faciliter la poussée sur le plat et la montée sur les télésièges.
• une solution de guidage évitant aux randonneurs d’avoir en permanence le nez sur la carte.
• des palmes de plongée fabriquées en matériaux bio-sourcés.