Emmanuel Gerardin, 42 ans, a pris la direction de l’usine d’embouteillage de Volvic le 1er mars 2022.
Après avoir occupé plusieurs postes au sein du groupe Danone, Emmanuel Gerardin, 42 ans, ingénieur de formation, vient de prendre les rênes de l’usine d’embouteillage d’eau minérale de Volvic (Puy-de-Dôme) où il succède à Jérôme Gros.
Quel a été votre parcours au sein du groupe Danone ?
Emmanuel Gerardin : Je suis originaire de Nancy, issu d’une formation d’ingénieur. J’ai démarré ma carrière à l’usine de Volvic en 2005 en tant que chef d’équipe en production. Une expérience qui a duré un peu moins d’un an. Puis j’ai travaillé sur le projet industriel de l’usine d’eau aromatisée pendant un an et demi, avant de devenir responsable maintenance de cette usine pendant cinq ans. J’ai alors quitté Volvic en 2016 pour évoluer au sein du groupe Danone dans le domaine des produits frais à l’usine de Vicomtal, dans le Gers, où je suis resté quatre ans en tant que responsable de production, avant de revenir ici en tant que responsable d’exploitation en 2016. J’ai occupé ce poste jusqu’au 1er mars, date de ma prise de fonction de directeur de l’usine.
Quelle est votre feuille de route pour les années à venir ?
Emmanuel Gerardin : Je m’inscris dans la dynamique instaurée par mon prédécesseur. La durabilité sera la priorité de notre activité, avec un premier enjeu autour de l’économie d’eau. Nous allons démarrer en mai une ligne dotée d’une nouvelle technologie, pour un investissement de 15 millions d’euros. C’est une technologie haute cadence sans consommation d’eau superflue. Il n’y a plus d’étape de rinçage à l’eau telle qu’on a pu la connaître sur d’anciennes installations. Cette nouvelle ligne devrait permettre d’économiser 20 millions de litres d’eau par an. Elle viendra remplacer une ligne plus ancienne, devenue obsolète et trop consommatrice d’eau. En capacité potentielle, elle permettra de sortir 56.000 bouteilles par heure, contre 40.000 auparavant.
Le deuxième grand sujet est le projet « Re-use ». L’idée est d’aller vers un traitement de nos effluents qui permettra de récupérer l’eau en interne, filtrée et traitée, pour pouvoir la récupérer et l’utiliser dans des procédés de nettoyage. On parle d’une économie potentielle de 500 millions de litres à l’horizon 2025 !
Notre feuille de route est d’arriver à un plastique PET 100 % recyclé pour la fabrication de nos bouteilles à horizon 2025
Où en êtes-vous dans votre projet de recyclabilité de vos produits ?
Emmanuel Gerardin : Notre feuille de route est d’arriver à un plastique PET 100 % recyclé pour la fabrication de nos bouteilles à horizon 2025. On a commencé en 2019 avec la bouteille de 8 litres ; en 2020, pour la France, c’était au tour des petits formats, puis l’an dernier des formats d’1 litre et 75 centilitres. Aujourd’hui, 80 % de nos références en France sont en PET recyclé. Deuxième volet, l’alternative au plastique avec le lancement des premières boissons en format brique. Au total, Volvic a produit 1,9 million de briques en carton en 2021 et prévoit d’en produire 7,2 millions en 2022. C’était un investissement de 6 millions d’euros. Nous avons la chance d’avoir le groupe Danone pour nous épauler !
Côté emploi, il y a eu quelques inquiétudes au moment de la Covid. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Emmanuel Gerardin : Le site de Volvic emploie 850 personnes. C’est un peu moins que par le passé, mais nous faisons tout pour rassurer notre personnel. Nous avons franchi le cap de la Covid sans gros impact en termes de volumes car nous ne sommes pas très présents dans les restaurants. Nous sommes une marque qui est en bonne santé compte tenu du contexte global, donc l’emploi direct n’est pas menacé. Nous avons des départs à la retraite anticipés en cours. On ne remplace pas forcément un départ par une embauche car on doit aussi privilégier la performance globale de l’usine pour pouvoir réinvestir. Mais c’est à la marge. Quoi qu’il en soit, il n’y a pas de plan de restructuration prévu. La protection des salariés fait aussi partie de mes priorités.
BIO EXPRESS
Naissance en 1980
2004 : Diplômé de l’école d’ingénieur ENSAIA à Nancy
2005 : Entrée chez Volvic en tant que chef d’équipe en production
2006 : Chef de projets industriels
2007 : Responsable de maintenance
2012 : Responsable de production à Villecomtal (produits laitiers)
2016 : Responsable d’exploitation d’EMN (450 pers.)
2022 : Directeur de la Société des Eaux de Volvic
Cet article a été publié dans le numéro 2491 de Bref Eco.