En 2022, la capacité de production de Ninkasi passerait de 45 à 75 000 hl/ an pour la bière et à 25.000 hl pour le whisky.
A.R.
Sa brasserie tararienne bientôt saturée, la société Ninkasi réfléchit depuis un certain temps à son futur site de production qui sera situé sur une ancienne friche, toujours à Tarare. Un projet qui permettra de passer un cap et qui devrait nécessiter une nouvelle levée de fonds de 7 à 10 millions d’euros.
Christophe Fargier vient de présenter une feuille de route renouvelée pour le développement de sa société Ninkasi (brasserie et restaurants). Comme nous l’annoncions cet automne, l’entreprise a finalement décidé de répondre favorablement aux demandes de franchises pour des restaurants en dehors de la région. « Nous allons déjà en national avec notre bière pour prendre des parts de marché aux industriels. La question se pose aussi pour les restaurants », expose Christophe Fargier qui recrute actuellement une personne pour le développement et une autre pour les achats puisqu’il va falloir réorganiser la chaîne d’approvisionnement. Et résoudre l’épineuse question du circuit court puisque l’un des créneaux des restaurants Ninkasi est de proposer une carte essentiellement régionale. « Dans ces conditions, se fournir en pommes de terre auprès de Guy Chamberon, agriculteur à Miribel, pour un établissement à Lille n’aurait plus beaucoup de sens. »
Tout ceci va être mis en place pour 2021. En attendant, de nouvelles ouvertures sont prévues cette année à Villefranche-sur-Saône, Aubière, Dijon et à l’OL Park. Des implantations pourraient ensuite avoir lieu à Valence, Annemasse, Chambéry… et en propre à Grenoble et Clermont.
Plus de ventes Ninkasi que Guiness dans les Monoprix
Parallèlement, la bière Ninkasi trouve de nouveaux amateurs dans toute la France. Elle est référencée pour tout le quart Sud-Est de la France chez Carrefour et en national chez Monoprix. « Il y a désormais plus de ventes Ninkasi que Guiness dans les Monoprix », sourit le patron de la brasserie qui se fait aussi conseil auprès des supermarchés pour l’aménagement du rayon bière.
Ces développements renforcent l’équipe du Ninkasi dans ses projections : la brasserie de Tarare sera bientôt saturée, malgré une extension dans un garage connexe. D’autant que l’entreprise a aussi de belles ambitions du côté du whisky. Un projet de nouvelle usine est étudié depuis quelque temps sur une friche située à quelques kilomètres. Il permettrait d''augmenter la capacité de 45 à 75.000 hl /an (+25.000 hl de whisky) à l’horizon 2022 pour un montant de 15 millions d’euros. Il s’agira alors d’organiser une nouvelle levée de fonds, probablement auprès du fonds lyonnais Maelo « pour 7 à 10 millions », révèle Christophe Fargier qui réfléchit aussi à étendre l’actionnariat des salariés.
Un fonds de dotation pour la musique
En attendant, la société a créé un fonds de dotation pour la musique. L'objectif est de collecter 250.000 euros cette année : 150.000 apportés par le Ninkasi, le reste étant recherché auprès de mécènes et du grand public, pour soutenir les différents projets culturels dont le Ninkasi Musik Lab fait office de porte-étendard.
En 2019, la société, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 28,6 millions d'euros, a organisé 1.701 évènements et concerts, tous les artistes étant rémunérés.