Mécontents du comportement de l’Etat dans le processus de vente de ses parts au sein de la société Aéroports de Lyon, les présidents de la Région, Laurent Wauquiez, et du Département du Rhône, Christophe Guilloteau, enclenchent un recours.
Résumé des épisodes précédents :
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En mars 2016 : l’Etat, actionnaire majoritaire de Aéroports de Lyon (via l’Agence des participations de l’Etat) souhaitant vendre ses parts (60 %) à des privés, présente un cahier des charges aux co-actionnaires, que sont la CCI Lyon Métropole, la Région, le Département du Rhône et la Métropole de Lyon. Ces derniers se disent satisfaits. Ils estiment avoir été entendus quant aux enjeux et objectifs industriels de l’opération.
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Le 13 juillet, les actionnaires locaux apprennent que l’Etat a d’ores et déjà choisi deux finalistes parmi les six candidats à la reprise : les consortiums menés par Vinci d’une part et par Macquarie d’autre part. La Région et le Département dénoncent une mascarade. Le président de la CCI, Emmanuel Imberton, se fâche également : "L’Etat vient de décider, de façon unilatérale, de ne pas organiser, comme le prévoyait la procédure, l’examen des offres fermes des candidats à la reprise du capital d’Aéroports de Lyon et de présélectionner uniquement deux dossiers, alors qu’aucune disposition du cahier des charges ne l’obligeait à agir ainsi". Les trois actionnaires, qui souhaitaient la victoire d’un consortium plus local, décident de ne pas participer à la réunion parisienne devant avoir lieu le lendemain et programmée initialement pour discuter du choix des investisseurs. La Métropole ne communique pas sur la question. Gérard Colomb s’était plutôt positionné pour Vinci.
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La réunion parisienne se déroule en la seule présence de Gérard Collomb qui joue l’apaisement : il indique être intervenu de sorte que les deux groupes présélectionnés par l’Etat acceptent d’intégrer dans leur consortium les acteurs locaux.
Dernier rebondissement
Le 22 juillet, les présidents de la Région et du Département annoncent un recours hiérarchique auprès des ministres de tutelle de l’Agence des participations de l’Etat, aux fins de déclarer sans suite la procédure engagée. Et menacent : "Si leur requête n’était pas entendue, les deux présidents des collectivités se réserveraient alors le droit de saisir la justice administrative afin qu’elle statue sur la légalité de la procédure engagée", indique un communiqué. Les deux hommes soulignent à nouveau que "l’avenir de l’aéroport Lyon-Saint-Exupéry ne doit pas dépendre d’une décision purement discrétionnaire prise dans les bureaux d’un ministère parisien ".
A.R.