Devant la mairie de Tassin-la-Demi-Lune, le tracé de la ligne "E" et les élus de l'Ouest lyonnais
JFB
C'est une nouvelle opposition à la politique du Sytral : une douzaine de maires de l’Ouest lyonnais accompagnée du sénateur Etienne Blanc, se sont réunis à Tassin-la-Demi-Lune la semaine dernière pour refuser que la cinquième ligne de métro lyonnais, la ligne « E », soit mise en concurrence lors de la consultation prévue à la rentrée avec les prolongements des autres lignes de métro.
En avril, une douzaine de parlementaires de l’opposition avait saisi la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) pour une remise en cause de la totalité du plan de mandat du Sytral, « la seule façon de nous faire entendre » selon Bruno Bonnell, député LREM et signataire de la saisine. La demande a cependant été jugée irrecevable, tout au moins pour ce qui est de la consultation de l’ensemble des projets de métro : la création du métro « E » et le prolongement des autres lignes.
Aujourd’hui, ce sont plusieurs maires des arrondissements de Lyon et des communes concernées par le tracé de la ligne « E » qui manifestent à leur tour leur opposition. Ils rappellent la situation des mobilités dans l’Ouest lyonnais pour rejoindre le centre de la Métropole : 200.000 trajets quotidiens, un relief et des voiries contraintes, des temps de parcours longs avec une utilisation de la voiture pour 65 % d’entre eux (soit très largement supérieure à ceux du reste de l’agglomération), des encombrements polluants… Des arguments pris en compte lors de la consultation de 2019 qui avait recueilli 7.000 contributions pour 5.000 participants, et qui avait abouti à l’acceptation du tracé par l’ancienne équipe avec les six stations depuis Bellecour jusqu’à Alaï. Déjà, plusieurs élus envisageaient des systèmes de rabattement sur celles-ci.
Le Sytral envisage aujourd'hui une nouvelle consultation. Ces élus ne veulent pas en entendre parler : « on ne va pas mettre en concurrence les territoires les uns par rapport aux autres : la mobilité c’est au contraire de réduire les fractures, pas de les encourager » explique Etienne Blanc, sénateur du Rhône.
La Métropole n’aime pas le métro
Au-delà de ces arguments, ce sont les méthodes employées qui sont montrées du doigt. Philippe Cochet, maire de Caluire, revendique sur ce dossier la « continuité républicaine », évoquant le « déni démocratique », de la part de la nouvelle équipe qui négligerait des études déjà validées avec une consultation dont l’ensemble a déjà coûté près de 10 millions d’euros. Il en appelle au Sytral, à l’Etat et à l’Union Européenne pour trouver les financements nécessaires afin de réaliser un véritable plan Marshall, et rattraper le retard que Lyon a pris en matière de métro. Sur l’Ouest lyonnais, le transport par câble entre Francheville et Lyon, promis par le Sytral avant la fin du mandat ne saurait être selon lui la solution. Même si la facture de la ligne « E » du métro s’élève à 1,2 milliard d’euros, contre 300 millions d’euros pour le transport par câble, le mode lourd offre cinq fois plus de capacité et son espérance de vie est deux fois plus longue.
Avant la consultation officielle de septembre, des initiatives ont d’ores et déjà été prises. L’une d’entre elles, à Sainte-Foy-lès-Lyon, a déjà mobilisé 5.000 signatures. Les élus de l’Ouest lyonnais sont convaincus que la solution la plus écologique penche en faveur du métro, même si comme le souligne la mairesse d’Oullins, Clotide Pouzergues, « la Métropole n’aime pas le métro ». Ils souhaitent cependant porter le débat à la Métropole, avant la consultation de septembre.