Développée sur une friche, la zone d’activités Actiparc Sillon alpin est devenue un pôle économique majeur de la vallée du Grésivaudan.
SLS
Installée sur une ancienne friche industrielle entre Grenoble et Chambéry, la zone d’activités Actiparc Sillon alpin veut devenir un exemple de réseau privé de production et de consommation d’énergies renouvelables. Elle dispose d’un atout majeur : la présence de Sylfen, une jeune entreprise capable de stocker les surplus d’électricité.
Au Cheylas, en Isère, l’ancienne friche industrielle d’Ascométal a changé d’époque. Rachetée il y a quelques années par Mathieu Janin qui avait fait le transformer ses 30 hectares et 40 000 m² de bâtiments en une pépinière d’entreprises, elle est devenue, sous le nom de SLS Actiparc Sillon Alpin, un pôle économique majeur de la vallée du Grésivaudan. L’engagement récent dans un projet lié à la maîtrise de son énergie électrique marque une nouvelle étape de son histoire.
Cinquante entreprises et 350 emplois
En ce début d’année 2023, le site regroupe une cinquantaine d’entreprises et plus de 350 emplois. Les sociétés déjà présentes, parmi lesquelles on retrouve des profils très différents comme la scierie Bois du Dauphiné, la Conserverie des Alpes (traiteur), Barthelemy Bois et Dérivés (transformation et négoce), Serma Technologies et son centre de tests de d’ores et déjà être approvisionnées en énergie électrique produite sur la zone d’activités. Mathieu Janin a déjà engagé près de 2,5 millions d’euros sur les premiers panneaux photovoltaïques et une éolienne. « Nous sommes désormais passés en énergie positive, expliquait-il en mars dernier, avec une production « verte » de 1,528 GWh alors que les entreprises actuelles consomment 1,2 GWh. »
Décupler la production actuelle d’énergies renouvelables
Le chantier des ENR est ambitieux mais se pose la question des ampli- tudes de production d’énergie et de son stockage. Il aurait pu tourner court si Mathieu Janin n’avait pas réussi en 2021 à convaincre la start-up grenobloise Sylfen de transférer son projet au Cheylas. Sylfen est en effet l’une de ces jeunes entreprises que beaucoup d’acteurs de la production d’énergie décarbonée regardent avec attention. La société, créée en 2015 par Nicolas Bardi, a développé une technologie de stockage issue du CEA : l’électrolyseur réversible. Le système fonctionne comme un électrolyseur pour emmagasiner de l’électricité sous forme d’hydrogène puis comme une pile à combustible pour produire de l’électricité et de la chaleur à partir de cet hydrogène. Combiné à des batteries et au logiciel de pilotage de l’énergie Paseo, le Smart Energy Hub développé par la société a trouvé sa place sur le site industriel du SLS Actiparc. Il est connecté à une unité de compression de 200 bars et de stockage de 20 kg d’hydrogène.
Adossé à ce partenaire technologique, le fondateur de SLS Actiparc Sillon Alpin se donne jusqu’en 2026 pour multiplier par dix sa capacité de production d’ENR, à travers un investissement de 15 millions d’euros
Cet article est issu du hors-série « Territoires durables : Plus belle la ville ! » paru en mai 2023.