La nouvelle cimenterie de Biskra (Algérie) entre en phase de mise en route.
D’ici la fin du mois d’octobre, les cadres des sites TCEA et LSG du groupe LafargeHolcim à Saint-Quentin-Fallavier, auront bouclé leurs propositions techniques et stratégiques.
Ce projet devrait être présenté à Jacques Glemarec, directeur Ingénierie Monde et Pdg de LSG. Et même si les élus des comités d’entreprises concernés ne sont pas convaincus d’avoir affaire au « bon interlocuteur », ils veulent montrer qu’ils peuvent être associés au changement voulu par le nouveau management suisse du groupe. Ils veulent aussi marquer leur opposition totale au PSE Omega qui porte, selon la direction du cimentier, sur le licenciement de 81 personnes chez TCEA et 21 personnes chez LSG.
Les négociations sont extrêmement tendues
La première structure regroupe 110 salariés et concentre en France les forces vives de l’ingénierie pour les projets d’investissement et de l’assistance directe aux usines. LSG, avec 89 personnes, regroupe en particuliers les fonctions supports de l’Informatique pour le groupe en collaboration avec son homologue suisse. « Nous sommes au milieu des négociations, nous confiaient jeudi soir les élus des CE et c’est extrêmement tendu ».
Une approche uniquement financière
Passés d’une culture du dialogue et de la participation avec Lafarge, les cadres de Saint-Quentin Fallavier sont confrontés à une approche managériale « différente avec plus de choses imposées. » Ils dénoncent ni plus ni moins une approche uniquement financière dans la multiplication des PSE depuis la fusion entre le groupe suisse et le groupe français, Rubis, Cities et aujourd’hui Omega avec en toile de fond l’externalisation de l’activité IT et de l’expertise en matière d’investissement productif et d’assistance aux sites en activité. Pour l’informatique, il sera difficile d’opposer une alternative forte mais pour le reste, les cadres veulent être acteurs « d’une décision extrêmement lourde qui engage l’avenir du groupe. »
Contrôle des sous-traitants
Car se défaire de TCEA comme aussi du centre suisse à Holderbank, concerné par plus de 120 suppressions de postes, c’est pour eux perdre le contrôle sur un pan clé de l’activité du groupe. « En tant qu’experts, on peut accompagner ce changement d’autant plus que le modèle d’externalisation existe déjà, soulignent-ils. En fonction de la qualité du projet on peut faire un mixte avec des sous traitants ».
Le contre-projet en préparation va insister sur plusieurs points : les performances « extraordinaires » des usines depuis que le centre de Saint-Quentin-Fallavier a été créé il y a dix ans, la nécessité de diffuser les meilleures pratiques sur tous les sites, la difficulté pour les cimenteries de maintenir leurs performances sans des experts présents chez Lafarge mais presque introuvables ailleurs dans le monde et sur les dangers de sous traiter des missions clefs sur des investissements de 400 millions d’euros, (coût moyen d’une cimenterie) « qui doivent être livrés à l’heure » et dans les coûts initiaux.