Le fondateur du groupe de chimie SNF proposait de la chloroquine à ses salariés. Il est convoqué le 3 juin prochain devant le tribunal correctionnel de Saint-Étienne.
René Pich, le dirigeant de SNF, devra répondre des accusations d’ « exercice illégal de la profession de pharmacien, exercice illégal de la profession de médecin, acquisition illicite, importation en contrebande et détention de substances vénéneuses ».
En cause : une note diffusée dans l'entreprise
Le procès de René Pich est l’aboutissement d’une enquête préliminaire du parquet stéphanois, destinataire d’un signalement de l'Inspection du Travail de la Loire relatif à une note diffusée dans l’entreprise SNF France le 18 mars 2020. Le dirigeant y informait l’encadrement de l’acquisition de comprimés de phosphate de chloroquine, mis à la disposition des salariés atteint de la covid-19. En leur indiquant la posologie à suivre, jusqu’à la disparition des symptômes au bout de quatre à sept jours, dix au maximum.
Selon l’enquête de gendarmerie, l’industriel avait constitué un stock de 1.200 comprimés, acheté en Inde. Le groupe ligérien de 6.500 salariés, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 3,4 milliards d’euros en 2019, assure que « SNF n’a aucun lien de quelque nature que ce soit avec ce dossier. La plainte vise individuellement son fondateur René Pich et non la société elle-même », ajoutant : « la société certifie qu’elle n’a jamais procédé à l’achat de chloroquine et aucun employé de SNF n’en a jamais reçue, ni de René Pich ni de quiconque au sein de l’entreprise ».