Les deux nouveaux produits concentrés d’Orapi : l’ultradose liquide et l’ultradose pastille.
Spécialiste des produits d'hygiène professionnelle basée à Saint-Vulbas, Orapi prend un virage vert en reformulant les produits qui peuvent l'être mais également en investissant pour produire des produits concentrés. L'effet affiché sur le bilan carbone est massif.
Orapi, la société fondée en 1968 par Guy Chifflot sur le marché des lubrifiants extrêmes, est, depuis une vingtaine d’années, une ETI majeure dans le domaine des produits d’hygiène, de désinfection et de maintenance (CA 2022 : 230 M€ ; 1 000 pers.; 7 usines dans le monde dont 2 en France), qu’elle vend en direct ou via des distributeurs. Parmi ces produits, 40 % sont issus de ses propres lignes de fabrication. « Nous sommes dans une période où nous retravaillons nos gammes », explique Vincent Estager, directeur marketing. Et dans les principes de refonte des gammes, figure un critère écologique qui doit être un marqueur pour au moins 50 % des produits.
Plus d’ingrédients végétaux
Ces produits « écologiques » se retrouvent sous la signature « Génération Orapi » avec laquelle le groupe s’engage, outre l’efficacité évidemment, à intégrer des matières biosourcées, à faire en sorte que le produit ne soit toxique ni pour l’environnement ni pour l’utilisateur et à prévoir des emballages écoconçus. Un gros travail de sourcing des matières végétales est donc engagé auprès des fournisseurs. Mais la démarche écologique passe aussi par la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Des produits concentrés pour abaisser la facture carbone
Dans cette optique, Orapi a lancé deux offensives. La première a demandé un investissement de 6 millions d’euros dans l’usine de Vénissieux pour installer une nouvelle ligne de fabrication de tablettes compressées, qui sont déjà sur le marché sous sa marque Spado pour la GMS ou en sous-traitance pour de grandes marques. Anticalcaire, dégraissant, nettoyant multisurfaces sont ainsi vendus en pastilles à mettre dans un pulvérisateur. « L’effet est phénoménal ! On réduit l’impact carbone de 95 % sur le produit et l’emballage, de 87 % sur le transport amont, de 84 % sur les transports aval et de 91 % pour la fin de vie », s’enthousiasme Vincent Estager. Pour les pros, Orapi lance aussi l’ultradose, un sachet de 500 ml de produits concentré (à diluer) remplaçant le traditionnel bidon de 5 litres (qui doit aussi être dilué). « Pour fabriquer un bidon, il faut 500 g de carbone contre 50 g pour une poche », justifie-t-il. Et ici aussi, on gagne énormément sur le transport. Pour la même utilisation finale, « un camion de 21 tonnes transportant 4 224 bidons est équivalent à 15 444 ultradoses pour 7,9 tonnes, ce qui réduit la facture carbone de 72 % ».
Réinvestir sur le site de Saint-Vulbas
Les produits concentrés contiennent évidemment moins d’eau mais leur formulation est aussi revue pour abaisser le nombre d’ingrédients. Les premiers produits sont conditionnés par un prestataire. Si le succès commercial est au rendez-vous, ce qui est probable (au final, le produit coûterait moins cher au client, génère moins de stock et de manutention), Orapi devra à nouveau investir dans une chaîne, sur son site de Saint-Vulbas cette fois-ci, où tout était jusqu’ici pensé pour le bidon de 5 litres.
Cet article a été publié dans le numéro 2539 de Bref Eco.