La redevance du concessionnaire couvrira le prix d'achat du domaine thermal, 25 millions d'euros
ViIlle de Vichy/L. Plancke
Après 500 ans de possession et 18 mois de négociations, l’Etat, par la voix de Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, confirme son accord pour la vente du domaine thermal à la commune de Vichy. Une étape « historique » selon son maire Frédéric Aguilera, espérant un dénouement rapide, afin de reprendre en main ce domaine qui a besoin en urgence de réhabilitation.
Dans le giron de l’Etat depuis 1523, le domaine Thermal est composé d’un ensemble de biens immobiliers, dont notamment deux thermes, deux hôtels, neuf sources, deux boutiques, des parcs, galeries, pavillons, bâtiments administratifs… Il faisait, jusqu’ici, figure de cas unique en France, puisqu’il était le seul à ne pas être la propriété de sa ville. « Le Gouvernement vient débloquer une situation qui sclérose le développement thermal de Vichy depuis trop longtemps », confirme Bénédicte Peyrol, députée de l’Allier.
L'ensemble sera vendu à la Ville au prix de 25 millions d’euros. La convention signée en 1988 par l’Etat et la Compagnie de Vichy, qui reconduit la concession de celle-ci jusqu’au 31 décembre 2030, sera intégralement transférée. Et, avec elle, la redevance annuelle de quelque 1,7 million d’euros. Selon le maire, Frédéric Aguilera, celle-ci couvrira intégralement l’annuité d’emprunt.
Relancer l'activité thermale
« C’est une étape historique. Cette cession permettra à la ville de maîtriser son avenir thermal en étant l’interlocuteur unique de la Compagnie de Vichy », se réjouit-il, soulignant qu’il s’agit du dernier domaine thermal cédé par l’Etat à une collectivité locale. Pour lui, cette exception a « mis l’activité thermale en grande difficulté. Celle-ci rapporte de moins en moins à l’Etat qui n’a plus, depuis des années, fixé une stratégie. C’est un bien public sans contrôle des objectifs ».
L’Etat est loin du sujet et dans une logique de gestion administrative
Sylvain Serafini, Pdg de France Thermes qui a repris la Compagnie de Vichy début juin, ajoute : « Un contrat de concession doit être ajusté en permanence. Ce que l’Etat, qui est loin du sujet et dans une logique de gestion administrative, a du mal à faire. Or, les décisions ne peuvent être prises par le seul délégataire. » Pour l’un comme pour l’autre, le rapprochement du propriétaire et de son concessionnaire ne peut qu’être favorable au développement du thermalisme et de la ville. Les deux futurs partenaires affichent la volonté de travailler rapidement ensemble.
10 à 15 millions d’euros pour le Parc des Sources
Concernant le patrimoine hors concession, les élus ont déjà lancé des études préalables pour la réhabilitation du Parc des Sources, un espace de 4,5 hectares située au cœur de la ville avec des galeries couvertes peu entretenue par l’Etat… au grand dam des Vichyssois ! Pour financer cet investissement de 10 à 15 millions d’euros, la Ville espère bénéficier de subventions. D’autre part, une réflexion va être menée sur l’avenir des anciens Grands Thermes. « Ce bâtiment pourrait devenir un espace muséographique », suggère le maire.