L. Pernet
La Communauté de communes du Massif du Vercors va présenter, en 2024, un plan de développement du tourisme d’affaires, afin de sortir de sa trop grande dépendance à la neige.
La Communauté de communes du Massif du Vercors a décidé d’adopter une politique inédite en faveur du tourisme d’affaires pour faire face à une situation qui s’annonce, au fil des saisons hivernales, de plus en plus compliquée en matière d’enneigement. Villard-de-Lans, Corrençon-en-Vercors, Lans-en-Vercors, Saint-Nizier-du-Moucherotte, Engins et Autrans-Méaudre : toutes ces communes sont situées à des altitudes comprises entre 950 mètres et 2.284 mètres. Elles risquent ainsi d’être rapidement frappées par le manque de neige issu du réchauffement climatique. La diversification des activités et l’étalement de la fréquentation touristique deviennent urgents. L’initiative d’une nouvelle orientation en faveur du tourisme d’affaires est à mettre au crédit de deux structures : le Club Hôtelier du Vercors et Vert et Blanc Organisation. La première fédère une vingtaine d’établissements de 7 à 40 chambres de catégorie trois étoiles, tous très bien équipés pour recevoir des événements de taille moyenne. La seconde, Vert et Blanc Organisation (ex-Vercors-Aventure), est une agence événementielle qui imagine et propose diverses activités pour groupes et individuels. Pour les entreprises en l’occurrence, des séances de team-building et autres formations, de stimulation et motivation des équipes, etc. Vert et Blanc Organisation dispose sur ce marché corporate d’une belle expérience, avec un portefeuille d’environ 200 entreprises clientes par an.
Les entreprises régionales visées en priorité
« Notre objectif est de nous adresser en priorité aux entreprises régionales souhaitant profiter d’un cadre naturel et préservé, pour des opérations à taille humaine, à des budgets moindres que dans les stations d’altitude », confirme Roxane Pelletier, en charge de l’événementiel à la Communauté de communes du Massif du Vercors. Les tendances du marché peuvent lui donner raison. Nombre d’entreprises souhaitent organiser des séminaires, conventions et autres réunions… en proximité et de courte durée. Cette nouvelle activité sera lancée dès 2024. Elle contribuera par ailleurs à faire découvrir et développer les produits du terroir : les fromages, comme le Bleu du Vercors ou la Vercouline, les alcools et liqueurs de la distillerie Entropie… Ce sera aussi un moyen d’occuper les intersaisons, privilégiées par les acteurs du tourisme d’affaires, alors que l’été reste une valeur montante compte tenu des canicules à répétition, et que l’hiver enregistre encore le pic de la fréquentation annuelle.
Les maires des stations de montagne face au réchauffement climatique et à la pression écologiste
L’ambiance de l’assemblée générale de l’Association Nationale des Maires des Stations de Montagne (ANMSM), réunie à Paris à l’automne 2023, a balancé entre craintes liées au réchauffement climatique et pressions subies par les milieux écologistes. On sait que le réchauffement climatique est plus important en montagne qu’en plaine. Un tiers des stations de ski seraient en péril. Pire, selon une étude de Nature Climate Change, avec un réchauffement de 3 °C, 93 % des stations seraient menacées ! Pour maîtriser les ressources hydrauliques et compenser l’absence de neige, les retenues collinaires pourraient être une solution : profiter des pluies pour retenir les eaux de ruissellement et les utiliser au bénéfice des acteurs du territoire. Mais à La Clusaz, les milieux écologistes ne l’entendent pas de cette oreille et ont obtenu gain de cause. L’action en justice contre la construction d’un tel équipement, remontée jusqu’au Conseil d’État, a provoqué l’ajournement du projet.
Cet article est issu de notre numéro spécial montagne, à retrouver ici.