Le département de la Drôme est économiquement le moins touché par la crise.
Après avoir compilé les déclarations fiscales 2020 de 95.000 TPE et PME de la région, l’ordre des experts-comptables annonce que l’activité globale a reculé de 7,6 % en Auvergne-Rhône-Alpes. Avec d’importantes différences entre les départements, de même qu'entre les secteurs d’activité.
Selon ces données issues des déclarations de TVA, le recul d’activité des TPE et PME d’Auvergne-Rhône-Alpes est donc de 7,6 % en 2020. C’est un petit peu mieux que ce qui est enregistré au niveau national (recul de 8,4 %), fait remarquer Odile Dubreuil, présidente régionale de l’ordre des experts-comptables.
Quand il sera possible de redémarrer...
Il s’agit bien sûr de moyennes, à décortiquer. Notamment d’un point de vue temporel : - 4,5 % pour le premier trimestre (T1), - 18,7 % au deuxième trimestre (T2) marqué par le premier confinement, - 0,2 % au troisième trimestre (T3) et - 6,3 % au quatrième trimestre (T4) qui a débuté par le deuxième confinement, plus léger que le premier. Pour Odile Dubreuil, le rebond de l’été montre que « le jour où il sera possible de redémarrer, l’activité sera là ».
Du côté des disparités géographiques, notons que c’est la Drôme qui s’en sort le mieux à - 4,1 % suivie par la Haute-Loire à - 4,2 %. Les départements les plus touchés sont les Savoie (- 11,9 et - 10,2 %), un score à mettre en relation avec les déboires de l’économie de la montagne.
Le commerce en recul de 2,8 %
L’analyse sectorielle des données apporte aussi son lot d’informations. Les TPE-PME régionales du commerce ont vu par exemple leur activité se contracter de 2,8 % sur l'ensemble de l’année 2020, avec un fort rebond de 7 % au T3.
Les magasins de vêtements sont évidemment à la peine avec une baisse cumulée de 20 %. La coiffure connaît quant à elle un recul global de 19,8 %.
-35,5 % de chiffre d'affaires dans la restauration
Autre secteur durement touché, la restauration. Les TPE/PME de ce pan majeur de l’activité ont perdu, dans la région, 35,5 % de leur chiffre d’affaires. L'activité a baissé dès le 1er trimestre (- 19,5 %), puis plongé lors du 2e (- 66,5 %). La baisse a été nettement moins marquée lors du 3e trimestre (- 1,9 %), mais la fin d'année et les nouvelles restrictions subies ont entraîné une nouvelle chute d'activité de plus de 63 %.
Patrick Velay, trésorier de l’ordre, en appelle aux banques pour aider ce secteur qui ne gagne de l’argent que si l’activité est à 100 %. Si la réouverture n’est pas pleine et entière, la restauration n’arrivera pas à s’en sortir lorsqu’il faudra rembourser les PGE, préviennent les experts-comptables.
L’industrie manufacturière termine l’année à - 7,4 %, tout comme les transports et l’entreposage. La construction limite la casse à - 2,9 %. Plus surprenant, les boulangeries, non concernées par les fermetures, ont perdu 3,5 % de leur chiffre d’affaires.
Tandis que certains secteurs sont en croissance comme les services d'aménagement paysager à + 3,8 % ou les pharmacies à + 3,3 %.
Gare à la dette
Selon Odile Dubreuil, grâce aux PGE, aux reports d’emprunts et d’échéances fiscales et sociales, les trésoreries des entreprises ne sont pas forcément dans le rouge. Mais bien sûr, les taux d’endettement ont explosé et il va falloir travailler pour étaler les dettes. « Si la situation perdure, cela va être compliqué », note la présidente qui se dit par ailleurs étonnée du moral de nombreux dirigeants qui ont beaucoup de projets.
Le nombre de cessions/acquisitions serait aussi en forte hausse.