Sylvain Boccon-Gibod : « Il s’agit de faire comprendre qu’il y a la loi mais qu’il y a aussi l’intérêt de l’entreprise dans ses relations avec les banques ou les partenaires commerciaux. »
Jean-Luc Mege Photography
Le 1er novembre, la Compagnie régionale des commissaires aux comptes (CRCC) de Lyon, qui couvrait la Loire, le Rhône, l’Ain, et la CRCC de Riom (Auvergne) ont fusionné. La nouvelle entité dénommée CRCC Lyon-Riom regroupe désormais mille professionnels (800 + 200).
C’est Sylvain Boccon-Gibod, président de la compagnie de Lyon depuis 2019, qui a été élu président régional. L’homme connaît bien l’organisme puisqu’il l’a intégré en 2012 pour travailler sur l’attractivité de la profession. Il en a ensuite été vice-président de 2014 à 2018.
Cette année 2018 a d’ailleurs marqué un tournant dans sa carrière puisqu’il a créé à Lyon, avec deux associés, le cabinet Agili3f, qui compte déjà quinze collaborateurs et s’apprête encore à recruter. Ce cabinet intervient en commissariat aux comptes mais également en expertise-comptable et conseil aux directions financières. « Nous avons une spécialité dans les biotech, les medtech, le digital… des secteurs qui réalisent beaucoup de levées de fonds. Or, les investisseurs exigent en général que l’entreprise ait un commissaire aux comptes », justifie Sylvain Boccon-Gibod.
Mettre en avant l'intérêt de l'entreprise
Si Agili3f affiche une belle croissance, tous ses confrères ne sont pas dans ce cas, au regard de l’entrée en application progressive des dispositions de la loi Pacte modifiant les seuils réglementaires d’intervention des commissaires aux comptes (CAC). Mi-2019, il expliquait à Bref Eco que, dans le pire des scénarios, la réforme entraînerait la disparition de la moitié des CAC, ceux-ci n’intervenant légalement plus qu’à partir d’un chiffre d’affaires de 8 millions d'euros et non plus 2 millions. « Nous pourrons commencer à tirer un bilan à la fin de l’année. Actuellement, certains confrères me disent avoir tout perdu. D’autres m’expliquent que les entreprises ont conservé leur service car elles y voient un intérêt », indique Sylvain Boccon-Gibod. « Il s’agit de faire comprendre qu’il y a la loi mais qu’il y a aussi l’intérêt de l’entreprise dans ses relations avec les banques ou les partenaires commerciaux. » Un travail de promotion de longue haleine s’annonce, parallèlement à une réflexion sur la déontologie, modifiée elle-aussi par la loi Pacte.
BIO EXPRESS
1976 : Naissance à Nîmes
1998 : Maîtrise de Droit des affaires
2000 : Diplômé d’Emlyon
2000 : Audit chez Arthur Andersen
2002 : Diplôme d’études supérieures comptables et financières
2007 : Audit et conseil chez Odysséo
2009 : Diplôme d’expert-comptable 2018 : Cocréation du cabinet Agili3f
Cet article a été publié dans le numéro 2432 de Bref Eco.