A Lyon comme ailleurs, l’heure est au déconfinement... une nouvelle étape.
C’est en Haute-Savoie, aux Contamines, en ce début février, qu’une des premières alertes au Covid-19 a été donnée. Puis ce fut le confinement. Depuis, la France est au ralenti. Dans l’étude qu’il vient de publier (1), l’Insee nous annonce qu’au 7 mai, l’activité économique française serait en baisse de 33 % par rapport à une situation dite « normale » ! Et c’est encore pire en Auvergne-Rhône-Alpes.
Avec une baisse de 38 %, c’est la Savoie qui aurait connu la chute d’activité la plus importante dans l’Hexagone. Elle n’avait pas encore terminé sa saison touristique hivernale quand le rideau est tombé le 15 mars. Coup d’arrêt brutal : hôtellerie-restauration, remontées mécaniques, magasins de sport… fermés du jour au lendemain. En un ou deux jours, le retour à la hâte des touristes a fait diminuer de 40 % la population présente dans le département. Le commerce local en est resté groggy : dès la première semaine de confinement, les transactions par carte bancaire ont chuté de 74 %. A peu de choses près, les autres départements montagnards ont subi la même claque.
En Auvergne-Rhône-Alpes, d’autres indicateurs témoignent de la violence du choc : baisse de 20 % de la consommation électrique ; chute du trafic routier (divisé par plus de 5 à Lyon et par près de 3 à Clermont-Ferrand le mardi 14 avril à 17 heures, par rapport à la moyenne observée sur toute l’année 2019). Bien sûr, certains secteurs souffrent moins que d’autres : si la construction, l’industrie automobile et du poids lourd, l’événementiel et la culture, le commerce sont touchés de plein fouet, la banque et les services financiers, les industries agroalimentaire et pharmaceutique résistent. Globalement plus impactée que la moyenne française, la région a vu exploser le chômage partiel : au 28 avril, elle avait enregistré des demandes pour 1.440.800 salariés, soit près d’un sur deux ! Parallèlement, le nombre de demandeurs d’emploi a bondi : + 8,7 % en mars (+ 7,1 % en France).
Quel monde d’après ?
A côté des statistiques froides de l’Insee, la société lyonnaise de conseil en communication Ekno diffuse une étude très intéressante réalisée en avril auprès d’une centaine d’acteurs économiques (2). A l’heure du déconfinement, elle tente de tirer quelques leçons de ces deux mois qui ont poussé les organisations à remettre en cause leur façon de travailler et de manager, voire leur rôle social. Plutôt qu’un « monde d’après » qui serait teinté d’idéologie et porté par quelques recettes radicales, la période met en évidence, nous dit Ekno, des évolutions ou des ruptures qui étaient déjà en cours. Dans le monde du travail, la nouvelle ère qui s’ouvre reposera, selon les dirigeants interrogés, sur des valeurs comme l’autonomie, la solidarité, l’utilité et l’humilité. Quatre points cardinaux pour une nouvelle boussole.
(1) « Impacts économiques de la crise sanitaire en Auvergne-Rhône-Alpes », Insee Conjoncture, mai 2020.
(2) « Covid-19 et confinement » ; résumé de l’étude, réalisée du 6 au 17 avril 2020, disponible sur le site Web d’Ekno.
Cet article a été publié dans le numéro 2412 de Bref Eco.