L’innovation technologique est au cœur de l’action d' IFP Énergies nouvelles (IFPEN ; pdt : Didier Houssin). Avec 50 % de ses ressources provenant de la valorisation industrielle de ses recherches, "ce centre technologique est le seul organisme de recherche public français à atteindre ce ratio", a rappelé Pierre Beccat, directeur de l'établissement de Lyon, en dressant le bilan "très positif" de l'année 2015.
Parmi les faits marquants, la signature, pour les cinq années à venir, d’un accord cadre de partenariat avec la RégionAuvergne- Rhône-Alpes matérialisant "l'ambition commune de renforcer les capacités de recherche, de transfert des savoirs et d'innovation de la région pour relever le défi de la transition énergétique". Dans le cadre du contrat de plan Etat-Région, 13 millions d'euros ont notamment été alloués au financement d’un plateau technologique de catalyse industrielle (projet Sysprod ; financement Etat, Région, Métropole de Lyon, Feder et fonds propres IFPEN)
Côté collaborations industrielles, l’IFPEN est engagé dans différents projets prometteurs. C’est le cas en particulier du projet Biobutterfly mené avec Michelin lancé en 2014, pour une durée de huit ans. Il consiste en la transformation de déchets provenant de la biomasse en butadiène (intermédiaire chimique d'origine fossile utilisé dans la fabrication des caoutchoucs synthétiques) bio-sourcé.
Par ailleurs, deux projets relatifs aux biocarburants de seconde génération, démarrés depuis sept/huit ans, constituent "des leviers de croissance importants". C’est le cas de BioTfuel (conversion de biomasse en biocarburants) mené notamment avec Total et le CEA (une chaîne complète de production est prévue en 2018), et Futurol (mené avec Axens, une des filiales d’IFPEN) centré sur la production de bioéthanol (finalisation d’un prototype à l’échelle industrielle et commercialisation du procédé en cours).
En matière de mobilité durable, l'établissement a notamment signé avec la star-up marseillaise Enogia "un partenariat stratégique pour co-développer et commercialiser une gamme de technologies Rankine de conversion de chaleur en électricité". L’innovation repose sur l’utilisation de micro-turbines à haute efficacité permettant de produire 5 à 100 kW d’électricité. L’objectif est de récupérer la chaleur perdue des gaz d’échappement des moteurs à combustion, notamment dans les moyens de transport, ferroviaires, terrestres (poids lourds) et maritimes.
N.L.
Photo : Pierre Beccat, directeur de l'établissement lyonnais de l'IFPEN.