L'unité de méthanisation de Valence Romans Agglo est opérationnelle depuis août 2022.
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Avec une nouvelle station de méthanisation, Valence Romans Agglo, labellisé Territoire à énergie positive, s’inscrit dans un modèle de développement plus sobre et économe.
Pourvue de 43 stations de traitement des eaux usées, 1.200 km de réseaux d’assainissement et 83.000 abonnés, Valence Romans Agglo fait du développement des énergies renouvelables un enjeu prioritaire. Et c’est bien dans le but de limiter la production de CO2, de rationaliser la gestion des boues et d’atteindre 30 % de consommation de biogaz dans sa consommation totale de gaz d’ici 2030, que la collectivité s’est engagée dans le lancement d’une nouvelle unité de méthanisation, opérationnelle
depuis août 2022.
6.660 habitants alimentés en chauffage toute l’année
Cette unité valorise les boues des stations d’épuration de Valence, Portes-lès-Valence et de Romans-sur-Isère. Le biogaz, une fois injecté dans le réseau GRDF, permet d’alimenter 6.664 habitants en chauffage vert pendant toute une année. Car si les petites communes de Valence Romans Agglo produisent de faibles volumes de boues généralement traitées grâce au compostage ou à l’épandage agricole, celles de Portes-lès-Valence, Romans-sur-Isère et Valence, qui représentent plus de 93 % des abonnés, incinèrent 4.500 tonnes de boues en matières sèches, pour un total de 17 millions de mètres cube d’eaux usées traitées par an.
« Associée à Veolia France, l’Agglo a donc fait le choix de cette installation pour un investissement de 11 millions d’euros portée par Valence Romans Agglo et Veolia Eau France, avec le soutien de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse à hauteur de 4 millions d’euros. Le coût est important mais la vente du biométhane représente une ressource économique pouvant générer un revenu de plus de 1 million d’euros par an », confie Philippe Labadens, vice-président à la transition énergétique à l’Agglo. Un chantier qui s’est donc achevé en février 2022 après 18 mois de travaux pour une première injection de gaz dans le réseau en août de la même année, après des tests sur plusieurs mois.
Mauboule, station verte
Le choix du site, à Valence, s’est naturellement porté sur la station de traitement des eaux usées de Mauboule. Construite en 2002 et modernisée en 2021, elle est la plus importante des 43 stations d’épuration de l’agglomération. Située sur une voie peu fréquentée d’une zone d’activités et agrémentée d’un système de désodorisation performant, son impact olfactif sur les populations est très limité. Bénéficiant d’une gestion raisonnée des espaces verts avec tonte différenciée, éco-pâturage, ce site vert est également labelisée refuge LPO. Il accueille ainsi plus 82 espèces d’oiseaux différentes (pigeon ramier, serin cini, verdier...) ainsi que des insectes, papillons, batraciens, ou encore des chauves-souris pour une meilleure préservation de la biodiversité dans des espaces à proximité du centre urbain.
Qu’advient-il des eaux usées et plus précisément des boues une fois acheminées dans une station de méthanisation ? En l’absence d’oxygène, elles sont transformées en gaz par des bactéries qui se chargent de décomposer les matières selon un procédé naturel. Les boues sont chauffées à 35°C pendant 3 à 4 semaines dans une cuve et leur fermentation produit du biogaz. Stocké dans un premier temps dans un grand ballon (le gazomètre), le biogaz passe ensuite par trois étapes : séchage, désulfurisation et enrichissement en méthane, pour devenir enfin du biométhane qui, une fois épuré, va rejoindre le réseau de gaz de ville qui alimente les habitations. La matière résiduelle ? Elle est incinérée et la chaleur qu’elle génère est utilisée pour chauffer les boues.
Cet article est issu du hors-série « Territoires durables : Plus belle la ville ! » paru en mai 2023.