La méthode d'analyse des pollens développée par BeeOdiversity fournit des informations sur la qualité de l'environnement
BeeOdiversity
L’outil d’analyse des pollens développé par la société belge BeeOdiversity va, pour la première fois, être appliqué à un espace naturel voué à l’élevage.
À l’initiative du Conseil départemental du Cantal, des ruches ont été installées en terres d’estives, au cœur de l’Espace naturel sensible du Cirque de Récusset, avec un objectif bien particulier : récupérer régulièrement les pollens récoltés par les abeilles et les analyser pour mesurer et mettre en évidence la qualité environnementale du lieu. Et ce grâce à l’outil BeeOmonitoring développé par la société belge BeeOdiversity à laquelle s’est associée Pascaline Cousin.
« J’ai vu dans BeeOmonitoring un nouvel outil pour accompagner les collectivités dans leurs politiques en faveur de la biodiversité », indique cette consultante indépendante spécialisée dans le conseil aux collectivités développement durable. Pour mener ce projet, elle est accompagnée par l’incubateur Landestini Cantal Auvergne (Aurillac). « Il s’agit d’une utilisation différente de celles déjà développées par BeeOdiversity », précise-t-elle.
Recherche de nitrates et de phosphore
En effet, jusqu’à présent, BeeOmonitoring est plutôt utilisé dans le secteur industriel. Soit par des entreprises, principalement agroalimentaires, dont les activités nécessitent de veiller à la qualité de leur environnement comme, par exemple, les producteurs d’eau de table soucieux de la protection de leurs captages. Soit par des entreprises des secteurs du recyclage, de l’incinération de déchets, de la biopharmaceutique, de l’exploitation de carrières… pour mesurer l’impact de leurs activités sur l’environnement. Ces connaissances permettent d’agir de manière ciblée puis d’évaluer les mesures prises, indicateurs scientifiques chiffrés à l’appui.
« Le projet que nous menons grâce au Département du Cantal est innovant. Nous allons notamment voir si nous pouvons déceler des nitrates et du phosphore liés à la présence des animaux en été », résume Pascaline Cousin qui pense déjà à d’autres utilisations dans d’autres prairies pour, par exemple, repérer la diversité de la flore qui influe sur les caractéristiques du lait des mammifères qui les pâturent. Ce qui pourrait intéresser le cluster Herbe, l’INRAE ou encore les AOP fromagères. « BeeOmonitoring peut aussi me permettre d’accompagner une collectivité pour une politique de plantation d’espaces verts favorable à la biodiversité », ajoute Pascaline Cousin.