une pile flexible (200 microns d’épaisseur) de très faible puissance (1 milliwatt par cm²) associée à une petite carte électronique incluant des capteurs et des protocoles de communication pour divers objets connectés.
BeFC
À l’occasion du lancement de ses 18èmes Trophées de l’Innovation, Bref Eco revient sur des lauréats des années précédentes, et leur évolution.
Fin 2022, la start-up grenobloise BeFC remportait un Trophée Bref Eco de l’innovation pour sa pile organique, constituée de papier, de glucose et d’enzymes, sous condition d’oxygénation et d’humidité. Il s’agit d’une pile flexible (200 microns d’épaisseur) de très faible puissance (1 milliwatt par cm²) associée à une petite carte électronique incluant des capteurs et des protocoles de communication pour diverses applications comme le tracking dans les chaînes logistiques (contrôle des températures de denrées alimentaires ou de médicaments), des dispositifs médicaux (température, PH…) ou divers objets connectés. La taille du dispositif est fonction du besoin mais dans tous les cas, il s’agira d’un « single use » allant de quelques secondes à quelques mois. En effet, la pile fonctionnant en récupérant des électrons au cours d’une réaction chimique générée par l’enzyme dégradant le glucose, on comprend que la réserve d’énergie est limitée dans le temps.
Produire 1 million de piles par jour
Au printemps, BeFC a levé 16 millions d’euros. « Cela va nous permettre d’aller plus vite là où on veut aller » explique Yohan Chartier, coordinateur de projet. En l’occurrence, l’objectif est de pouvoir industrialiser la production. De nombreux essais ont déjà eu lieu avec des partenaires pour coconstruire des piles organiques sur des rythmes de production de 500 à 1 000 unités par jour. « Nous souhaitons être capables de produire 1 million de piles par jour », confie Yohan Chartier. Les équipes de BeFC ont pour cela emménagé dans un nouveau bâtiment, toujours à Grenoble, permettant d’accueillir les laboratoires et les futurs équipements de production.
L’industrialisation permettra notamment d’abaisser les coûts. Depuis 2021, le prix d’une biopile BeFC est équivalent à celui d’une pile au lithium. Fin 2024, ce prix atteindra celui d’une pile alkaline. Il sera alors temps pour l’entreprise de lancer la commercialisation.
Ces ambitions se traduisent par une nécessaire montée en puissance des ressources humaines. Alors que l’équipe était constituée de vingt personnes fin 2022, l’effectif est maintenant de 41 personnes tandis que quinze postes sont encore ouverts au recrutement.
Cet article a été publié dans le numéro 2551 de Bref Eco.