ci à l’état de prototype, Node sera lancé prochainement. Enoveo a actuellement la capacité d’en fabriquer 50 par semaine.
Depuis sa création en 2008, la société de biotechnologies appliquées à l’environnement a vécu sur son activité d’ingénierie des procédés bactériologiques de dépollution et sur les diagnostics. En 2018, elle va commercialiser un dispositif d’analyse de l’eau basé sur un biocapteur microbien.
Pour comprendre cette technologie, il faut savoir qu’en dégradant des substances organiques, les bactéries génèrent, entre elles, un petit courant électrique qu’Enoveo cherche depuis des années utiliser.
« Au départ, nous avions imaginé produire du courant grâce aux boues des stations d’épuration, se souvient Olivier Sibourg, cofondateur de la société lyonnaise. Mais les verrous techniques sont trop nombreux. Cependant, nos expériences nous ont montré que la quantité d’électricité produite variait avec la charge en matière organique, ce qui nous a conduits à nous orienter vers l’analyse de l’eau. » Six ans de R & D et 300.000 euros d’investissement plus tard, Enoveo sort une première gamme de son outil Node.
Une analyse en temps réel
L’idée est de faire se développer les bactéries d’un milieu donné sur deux électrodes pour qu’elles génèrent un courant. « Notre innovation de rupture se situe dans notre capacité à interpréter les variations de courant », se félicite Olivier Sibourg. Et l’intérêt du dispositif réside dans sa rapidité : une anomalie est détectée en moins de trois minutes, promet l’entreprise.
Réduire de 30 ou 40 % la consommation énergétique des stations d'épuration
Les applications ? Surveiller une rivière, une nappe phréatique et surtout, les stations d’épuration. « Aujourd’hui, une station d’épuration tourne en permanence à 100 % par simple précaution car il faut cinq jours pour analyser l’eau. Avec Node, la station connaît la charge organique en temps réel et peut ajuster le fonctionnement et ainsi réduire de 30 ou 40 % sa consommation énergétique ! Nous avons donc un marché important devant nous. La difficulté sera de faire accepter la nouveauté », estime Olivier Sibourg.
La commercialisation de Node sera confiée à la société lyonnaise spécialisée en équipements métrologiques de l’eau Hydreka. Elle devrait permettre de faire progresser notablement le chiffre d'affaires d'Enoveo qui a atteint 500.000 euros en 2016 avec 6 personnes.
Et déjà, Olivier Sibourg indique travailler sur une deuxième génération de Node qui permettra d’identifier les polluants.
Cet article a été publié dans le numéro 2314 de Bref Eco.