Laurent Noca, directeur technique et innovation, et François Cochet, président de Lignoroc.
V.R.
Lauréate du Prix du public lors du dernier Forum 5i de Grenoble, la petite entreprise du Cheylas, Lignoroc, prépare la mise en place d’outils de fabrication de panneaux porteurs en bois-béton.
Cocréée en 2006 par François Cochet, son actuel président, Lignoroc a développé un mortier innovant composé de plaquettes de bois broyées certifiées PEFC et d’un liant minéral, en l’occurrence du ciment, pour fabriquer des panneaux destinés à la construction.
Si le composite bois-béton est déjà largement utilisé dans des applications comme les murs antibruit ou les chappes, jamais il n’a pu entrer dans la fabrication de murs porteurs. Après avoir reçu l’avis technique du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), Lignoroc travaille sur l’obtention d’avis techniques expérimentaux pour des bâtiments de plusieurs centaines de mètres carrés. L’entreprise a déjà réalisé une soixantaine de constructions comme des maisons individuelles. Elle propose désormais des panneaux pleins pour des structures à étages et de grande hauteur comme ce sera le cas d’un site industriel en cours de montage (12 mètres de hauteur). La société prépare la mise en place du processus d’industrialisation de son offre.
Un million de mètres carrés de panneaux d’ici 2025
Première étape de la nouvelle organisation, l’aménagement d’un site de fabrication de panneaux « qui devrait être opérationnel dans le courant de l’année 2021 », explique Rémi Ischia, son directeur général. Lignoroc veut aussi installer à proximité directe une unité de fabrication de granulats de bois de résineux.
Seconde étape, et pas la moindre, la mise en place d’un réseau de fabricants de panneaux au niveau national, grâce à des accords de licence. Lignoroc est ainsi déjà engagée avec trois acteurs de la préfabrication constructive. « A terme, nous estimons qu’il existe un potentiel de dix à vingt usines pour le marché français. » La société qui compte actuellement sept personnes, vise le million de mètres carrés de panneaux installés d’ici 2025. Mais pour l’heure, elle doit boucler le financement de ses projets. Pour l’usine, elle doit investir 5 millions d’euros et, pour l’unité de production de granulats qui devra approvisionner les premiers licenciés, il en faudra autant.
Cet article a été publié dans le numéro 2429 de Bref Eco.