Luc Hautemanière, cofondateur et DAF de Zadient Technologies
Grâce à une levée de fonds, la jeune pousse industrielle Zadient Technologies compte investir dans la fabrication de wafers de carbure de silicium qui pourrait grandement faire avancer les performances des batteries.
C’est dans le bâtiment CleanSpace, à Alpespace (Sainte-Hélène-du-Lac), que Zadient Technologies prévoit de lancer une ligne de production test dédiée à la fabrication de wafers de carbure de silicium (Sic). Ces plaques très fines de matériaux semi-conducteurs monocristallins trouvent des applications dans l’électronique de puissance, pour les véhicules électriques, l’éolien, les télécommunications, les panneaux solaires…
Issues d’une décennie de R & D, ces wafers devraient permettre de diminuer le coût des batteries, d’en augmenter les capacités et d’accélérer la charge. Sur un véhicule électrique, l’autonomie serait accrue de 20 % par rapport à une technologie classique. « Nous comptons développer un procédé industriel qui abaisse significativement les coûts en produisant des boules de 200 mm et plus de diamètre quand les procédés actuels atteignent 150 mm de diamètre. Le marché des wafers en carbure de silicium dépassera le milliard d’euros d’ici quelques années », explique Luc Hautemanière, directeur administratif et financier.
Créée en juin 2020 par un groupe d’industriels internationaux, la start-up présidée par Didier Marsan veut devenir le premier et principal producteur européen sur un marché jusque-là largement détenu par les fabricants américains. Elle est lauréate de l’appel à projets national « Résilience » visant à « soutenir des secteurs porteurs et stratégiques, à maintenir en France des savoir-faire et des industries à haute valeur ajoutée ».
1.000 salariés à long terme
Zadient Technologies a levé 2,5 millions d’euros en février 2021 auprès des fonds MIG AG et Vestel Ventures. Elle annonce une cinquantaine de salariés sur les deux premières années mais ambitionne de passer ensuite à une production de masse. Une usine équipée de 200 fours et employant plus de mille collaborateurs pourrait à terme être construite sur Alpespace. Le parc d’activités savoyard a été choisi pour son implantation géographique. Les synergies à développer avec les partenaires présents à proximité ont également pesé dans la balance : plateforme technologique Cristal’Innov, Université Claude Bernard, industriels reconnus (STMicroelectronics, Novasic, ECM, Soitec…)
Cet article a été publié dans le numéro 2454 de Bref Eco.