La renouée du Japon est une plante extrêmement invasive.
Née d’un partenariat avec l’Université Savoie Mont-Blanc, Rhizomex s’impose comme le seul acteur français capable d’éliminer et valoriser la renouée du Japon.
« Plutôt que de détruire cette plante invasive qui se propage par ses rhizomes (des tiges souterraines), notre ambition est de valoriser ses propriétés déjà utilisées dans la pharmacopée chinoise, les compléments alimentaires ou encore la cosmétique », indique Luc Jager, le président de Rhizomex.
Cet ingénieur, qui dirigeait auparavant les services marketing d’un laboratoire pharmaceutique en France et en Allemagne, a créé Rhizomex en 2017. Il est associé à Bertrand Godillon, expert en travaux publics, et à l’incubateur grenoblois Linksium. Installée au sein du Village by CA sur le parc de Savoie Technolac, la jeune entreprise a intégré, depuis avril 2020, le programme d’accélération des start-up initié par le groupe Serfim, en collaboration avec le réseau d’innovation 1Kubator. L’enjeu est d’industrialiser le protocole d’élimination de la renouée pour le porter à une plus grande échelle et être ainsi en mesure de répondre à des marchés de plus grande ampleur.
Extraire des molécules des rhizomes
Rhizomex, qui emploie actuellement quatre salariés, intervient sur les chantiers de travaux publics avec des engins afin de creuser et d’attraper les rhizomes. Ces derniers sont lavés, broyés, puis traités via un procédé par ultrasons qui permet d’en extraire les molécules. Un système de criblage, tamisage et tri est, par ailleurs, mis en œuvre pour restituer, sur site, les matériaux (terre, cailloux) totalement sains.
La valorisation des propriétés de la plante vient compenser une partie du coût de son élimination. La société est déjà intervenue avec succès pour des maîtres d’ouvrage comme la Communauté de communes du Genevois et le Conseil départemental de l’Isère. Elle vient de signer un contrat avec ATMB pour un chantier au péage de Cluses (Haute-Savoie). Elle a, pour l’heure, autofinancé les 150.000 euros injectés dans son développement mais n’exclut pas une levée de fonds d’ici fin 2021 pour le développement d’unités mobiles qui pourraient être acheminées sur les chantiers. Elle vise à trois ans un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros avec une dizaine de salariés.
Cet article a été publié dans le numéro 2450 de Bref Eco.