Le logiciel de réalité augmentée apporte plus de précision en chirurgie sous cœlioscopie.
CHU de Clermont-Ferrand
Dans les années 70, le service gynécologie du CHU de Clermont-Ferrand a été un pionnier mondial de la chirurgie endoscopique. C’est dans cette lignée que s’inscrit la jeune société SurgAR, spécialisée dans la réalité augmentée associée à la chirurgie cœlioscopique.
« Il y a toujours eu une culture de l’innovation dans cette équipe du CHU », affirme son directeur général, Nicolas Bourdel, qui est également professeur de chirurgie gynécologique. C’est en tant que praticien qu’il a intégré l’équipe mixte EnCov, composée de cliniciens et d’experts en vision par ordinateur. Celle-ci a mené pendant onze ans les recherches qui ont débouché sur une technologie de rupture associant réalité augmentée et chirurgie cœlioscopique.
« Cette équipe réunit des médecins et des ingénieurs qui n’ont aucun a priori sur la médecine. Cette spécificité fait sa force », relève Nicolas Bourdel. C’est à partir de ces travaux qu’a été créée SurgAR (Surgical Augmented Reality), il y a tout juste un an. En permettant au chirurgien de visualiser sur son écran de cœlioscopie les tumeurs à réséquer et les éléments à ne pas léser, les logiciels développés par SurgAR, expérimentés sur plus de cinquante patients, rendent son geste plus sûr, plus rapide et plus efficace.
Obtenir le marquage européen est un enjeu majeur qui représente un budget gigantesque
En un an, SurgAR a constitué une équipe de dix salariés (dont huit ingénieurs), conclu deux contrats de licence exclusive avec l’Université Clermont Auvergne et le CHU de Clermont-Ferrand, et entamé le processus d’obtention des certifications réglementaires.
La société a bouclé, tout récemment, un tour de table de 1,75 million d’euros en fonds propres auxquels s’ajoute un prêt de Bpifrance de 750.000 euros. Ces fonds vont lui permettre de finaliser le développement de son logiciel, d’accélérer ses démarches réglementaires et de lancer une opération de pré-marketing pour une mise sur le marché européen de sa suite de logiciels à partir de 2022. « Obtenir le marquage européen est un enjeu majeur qui représente un budget gigantesque », constate Nicolas Bourdel qui prépare également l’accès au marché américain.
Parallèlement, SurgAR et EnCov poursuivent leurs recherches, notamment dans le cadre d’un partenariat public-privé avec le Cancéro-pôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes (Clara), qui visent à développer la chirurgie laparoscopique du cancer assistée par ordinateur.
Cet article a été publié dans le numéro 2431 de Bref Eco.