L'eau produite par la première Water Maker a été donnée cet été à la mairie de Chaponost pour arroser les espaces verts malgré l’interdiction de prélever de l’eau du réseau pour cet usage.
Véotherm
Le groupe familial BG Industrie - né il y a 35 ans - et son navire amiral basé à Chaponost, Industherm, spécialisé dans les études, l’installation et la maintenance des équipements de génie climatique, a racheté il y a quelques mois l’un de ses fournisseurs, Véotherm, un fabricant de pompes à chaleur (PAC) réversibles. Il hérite ainsi d'une technologie qui lui a permis de concevoir une machine générant de l'eau à partir de l’humidité de l'air.
Avec le rachat de Véotherm, Industherm est devenu fabricant d’équipements et va pouvoir développer une gamme brevetée de PAC capables d’atteindre des performances inédites. Ses appareils peuvent fonctionner à des températures plus basses ou plus hautes que la moyenne et fournir de l’eau entre 5 et 70 degrés. Pour les industriels ou les hôteliers, elles peuvent même faire les deux en même temps, le tout avec un fluide caloporteur équivalent à du CO2 alors que le fluide standard génère un effet de serre 2.200 fois supérieur. L’enjeu des prochains mois sera de concevoir en interne et de faire produire à un industriel des PAC de plus en plus petites (et générant froid, chaud, eau chaude sanitaire, VMC) pour atteindre le marché des particuliers qui remplacent leur chaudière. Objectif : vendre 200 machines par an (douze cette année).
Produire de l’eau potable avec l’air
Parallèlement, la technologie Véotherm a été identifiée par un investisseur qui a sollicité l’entreprise pour la création d’une machine utilisant les propriétés de la PAC pour fabriquer de l’eau à partir… de l’humidité de l’air ! La Water Maker est née en quelques mois. Elle présente des performances étonnantes. « C’est une PAC qui sature l’air pour mieux condenser l’eau », explique Géraud Bully, président du groupe BG Indsutrie (CA 2021 : 13 M€; 70 pers.).
Selon les conditions de température et d’hygrométrie, la machine peut produire entre 80 et 527 litres/heure. Aux conditions actuelles, la consommation électrique pour produire un litre revient à 0,05 euro. Et toutes ces performances devraient être rapidement améliorées (sont envisagés 25 % d’eau en plus et 25 % d’électricité en moins).
La Water Maker n’est pas prévue au départ pour le marché français (même si elle peut présenter un intérêt pour les piscines par exemple) mais plutôt pour des endroits où l’eau potable est rare. Elle tient par ailleurs dans un conteneur et peut fonctionner avec 400 m² de panneaux photovoltaïques. « Nous recevrons prochainement plusieurs délégations de pays étrangers », indique Géraud Bully sans en révéler davantage
Cet article a été publié dans le numéro 2510 de Bref Eco.