Keolis gère l'un des plus gros contrats en France avec les TCL.
Le président du Sytral, Bruno Bernard, s’apprête à recevoir le syndicat CGT-TCL. Parmi les sujets évoqués figurera en particulier le passage en gestion directe du réseau lyonnais, contrairement à la situation actuelle où c’est la société Keolis Lyon qui l’opère, selon les principes d’une délégation de service public (DSP).
Arrivé à la tête de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard devrait soumettre au vote, le 14 décembre prochain, le passage en régie municipale de la distribution de l’eau. Une évolution qui a renforcé les convictions des syndicats des traminots lyonnais qui verraient bien s’appliquer un tel changement au secteur des transports publics. D’autant que Bruno Bernard cumule les deux mandats de président, celui de la Métropole de Lyon et de l’Autorité Organisatrice des Mobilités.
Une façon de faire des économies et de restituer aux citoyens les éventuels produits de l’exploitation
« Nous avons écrit au président du Sytral début novembre pour en parler, et nous venons de recevoir une réponse positive. Reste à fixer la date », se réjouit Thierry Pécoud, secrétaire général de la CGT-TCL. « Nous souhaitons que le mode de gestion change, qu’il passe de la gestion indirecte actuelle à une gestion directe. Une façon de faire des économies et de restituer aux citoyens les éventuels produits de l’exploitation, au lieu de les faire remonter auprès de la maison mère et de servir leurs intérêts financiers », argumente Thierry Pécoud.
D'autant qu'un tel système a déjà fait ses preuves ailleurs, par exemple avec les réseaux de transports en commun de Grenoble et de Clermont-Ferrand, en région Auvergne-Rhône-Alpes, ou encore pour celui de Nice. « Des formes juridiques existent pour cela : la Régie, l’Epic, la Sem, la SPL… », précise le syndicaliste.
L’évolution du mode de gestion représenterait un changement profond à Lyon, notamment pour Keolis, filiale de la SNCF, qui gère l’un de ses plus importants contrats en France. Un contrat qui court jusqu’à la fin 2022. « Nous ne pensons pas le remettre en cause avant cette échéance. Nous aurons besoin de temps pour finaliser cette transition », admet Thierry Pécoud.
Pour un accès libre
De plus, la nouvelle directrice générale du Sytral, Patricia Vernaison-Revolle, arrive justement du réseau grenoblois. Est-ce un signe favorable ? En tout cas, une avancée déjà par rapport à la situation précédente puisque « sous le mandat antérieur, la présidente du Sytral avait refusé d’en parler », se rappelle Thierry Pécoud. Dans le prochain entretien avec Bruno Bernard, d’autres chantiers concernant le réseau lyonnais seront évoqués : la définition du futur réseau, son financement, l’évolution de l’offre et des tarifs… Sur ce dernier point, la CGT-Tcl apprécie le geste du Sytral en faveur de la gratuité pour les plus démunis à partir de janvier prochain, elle milite pour « un accès libre ». « C’est différent de la gratuité, qui n’existe pas car il faut bien que quelqu’un paie », concède Thierry Pécout.