Anthony Kuntz, président de Digischool, se donne deux ans pour réussir "un gros pivot".
Jean-Jacques Raynal
Une vingtaine de sites Web actifs, une douzaine d’applications disponibles en téléchargement, plus de 12 millions (!) de visites rien qu’en janvier 2018, soit 52 % d’audience par rapport à l’année précédente… Les derniers chiffres de Digischool ont de quoi donner le tournis.
Le départ de son cofondateur Thierry Debarnot, annoncé en avril 2017, aurait pu compromettre les ambitions de cette pépite lyonnaise qui a déjà levé près de 20 millions d’euros et qui devenue, en moins de dix ans, le « leader français de l’e-éducation ». Loin de là !
Nous voulons jouer un vrai rôle sociétal !
Désormais seul aux commandes, Anthony Kuntz mène de front le nouveau projet de l’entreprise, appuyé par ses actionnaires que sont les familles Mulliez et La Villeguerin (groupe Revue Fiduciaire) : « Digischool commence à être une marque assez connue auprès de notre public cible que sont les jeunes de 15 à 25 ans. Aujourd’hui, avec nos différentes solutions, nous sommes en mesure d’accompagner la réussite des jeunes, que ce soit au niveau scolaire avec de l’aide aux devoirs, une préparation aux examens, au niveau de l’orientation, ou dans leur entrée dans la vie professionnelle avec de l’aide à l’emploi (CV, lettres de motivation, etc.), un site dédié à l’alternance ou encore la préparation au Code de la route, résume Anthony Kuntz. Nous voulons jouer un vrai rôle sociétal ! »
Un LinkedIn des jeunes
Digischool travaille ainsi à la mise en place d’une plateforme « ouverte », une sorte de « LinkedIn des jeunes ». « Nous avons atteint aujourd’hui une véritable audience car nous répondons à une vraie demande. Notre ambition est de mieux qualifier cette demande en rendant toute cette partie conversationnelle, avec des conseils en direct. »
Concrètement, les équipes de Digischool travaillent sur un « chatbot » basé sur l’intelligence artificielle qui permettra aux jeunes de poser des questions en ligne. Après un premier filtrage, ce sont les écoles elles-mêmes ou tout autre acteur concerné par la formation et l’apprentissage, qui prendront le relais.
Deux ans pour réussir
« Nous allons passer d’une plateforme monoclient à une plateforme ouverte », résume Anthony Kuntz qui s’est donné deux ans pour réussir ce virage. Des discussions ont été entamées avec des Régions, des branches professionnelles, des syndicats, etc. « Il nous semblerait normal que ces acteurs soutiennent une plateforme française », sourit le dirigeant qui, une fois la technologie validée, compte bien l’adapter à d’autres pays.
Cet article a été publié dans le numéro 2319 de Bref Eco.