La connectivité des aéroports régionaux français vient de faire un bond en avant avec la signature d’un accord franco-chinois visant à actualiser le cadre des relations aériennes entre les deux pays.
Depuis décembre 2015, le pavillon chinois était en effet au maximum des fréquences autorisées par le précédent accord datant de 2011 (soit 50 fréquences). Ce gel forcé des droits de trafic avait eu pour la France des conséquences négatives. Ces douze derniers mois, plusieurs des concurrents européens de la France avaient pu ouvrir des liaisons régulières directes avec la Chine.
D’ici à 2020, les droits de trafic seront progressivement portés de 50 à 126 fréquences hebdomadaires par pavillon. Un accent particulier est mis, dans le nouvel accord, sur le développement de liaisons entre les grandes villes de province chinoises et Paris, d’une part, et entre les principales villes chinoises et les régions françaises, d’autre part.
Feu vert pour Eastern Airlines
On se souvient que lors de son récent déplacement en Chine, le président du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, avait évoqué l’ouverture de ligne entre Shanghai et Lyon avec Eastern Airlines. Celle-ci n’a plus désormais d’obstacle réglementaire…
Selon l’Union des Aéroports de France (UAF) qui a soutenu cette évolution, les analyses économiques mettent clairement en évidence la corrélation entre la connectivité d’un territoire et son développement économique. Une augmentation de 10 % de connectivité représente un gain de 0,5 % de son PIB. Et selon l’indice de connectivité élaboré par l’Association des aéroports européens (ACI Europe), en 2016, la France se place seulement en 4e position en Europe, après l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne.
Les droits de trafic ne doivent pas être un goulot d’étranglement
La France doit combler son retard, préjudiciable aux économies de ses territoires. « L’accroissement de la connectivité aérienne de la France passe incontestablement par l’ouverture de nouvelles liaisons directes, hors Union européenne, à partir et à destination des aéroports français », selon Jean-Michel Vernhes, président de l’UAF. « Les droits de trafic ne doivent pas être un goulot d’étranglement. Dans la vive compétition à laquelle se livrent les principales destinations touristiques mondiales, l’élargissement de ces droits est une condition nécessaire pour capter les flux de touristes internationaux », a-t-il ajouté.
« C’est un bond en avant pour la connectivité de la France qui accuse un réel retard face à ses principaux concurrents européens. Il est désormais urgent que la Commission européenne conclut au plus tôt les négociations des droits de trafic entre l’Union européenne d’une part, la Turquie, le Qatar, les E.A.U et l’Asean (Association des nations du Sud-Est asiatique). Il en va du dynamisme économique de notre pays », a conclu Jean-Michel Vernhes.