Le Paris-Aurillac devrait passer à une fréquence quotidienne à partir du prochain service d’hiver.
Arnaud Bouissou / Terra
Depuis le 11 décembre, la SNCF a remis en service le train de nuit entre Paris-Austerlitz et Aurillac. Un Train d’Équilibre du Territoire (TET), dont le coût est estimé à plus de 3 millions d’euros par an, supporté par l’État.
Le premier « Intercités » de nuit Paris-Aurillac est parti dimanche 11 décembre à 19 h 27 de la gare d'Austerlitz pour arriver dans le Cantal le lundi à 7 h 30, soit 12 heures de trajet. Auparavant, il avait desservi les gares de Saint-Denis-Pré-Martel, Bretenoux-Biars et Laroquebrou, celle-ci également située dans le Cantal. Un événement qui s’inscrit dans le contexte de l’annonce de l'ancien Premier Ministre, Jean Castex, de doter à nouveau le réseau ferroviaire français de liaisons nocturnes.
Une orientation qui a déjà enregistré quelques premiers résultats : selon la SNCF, 700.000 personnes ont pris un train de nuit en 2022, contre 350.000 l’année précédente. L'été dernier, ce sont 215.000 voyageurs qui ont dormi sur les rails.
Mais une orientation qui a un coût : quand un siège de TGV peut être vendu 4 à 5 fois par jour, par exemple entre Paris et Lyon, une couchette ne peut l'être qu'une seule fois par jour. Avec un tarif qui démarre à 19 euros entre Paris et Aurillac, la politique est volontariste et le déficit pleinement assumé par l’Etat. La SNCF, enthousiasmée par cette relance des trains de nuit, ne se fait d'ailleurs guère d’illusion sur la rentabilité de ce segment : « une ligne comme Paris-Aurillac c'est entre 3 et 4 millions d'euros par an de subvention de l'Etat », expliquait Clément Beaune, le ministre délégué aux Transports, sur le quai de la gare d’Austerlitz.
Paris-Aurillac de nuit, quotidien dans un an
Inauguré la veille de la liaison de nuit Paris-Berlin, Paris-Aurillac circulera d’abord tous les jours lors des vacances scolaires des zones A et C, puis uniquement les vendredis et dimanches soir le reste de l'année. Mais Clément Beaune a assuré qu’il passerait à une fréquence quotidienne à partir du prochain service d’hiver, c’est-à-dire dans un an. « On va à la fois continuer les rénovations de matériel et commander de nouveaux trains pour fin 2024, début 2025 », a également précisé le ministre. Le projet de relance des trains de nuit bénéficie d’un budget de 150 millions d'euros. Il inclut aussi des équipements de confort, tels que des douches en bout de quai.