Le dernier investissement d’UF1 : une table de contrôle de précision.
D.M.
Malgré plusieurs offres de reprise, l’entreprise stéphanoise spécialiste des porte-outils coupants pour l’industrie, contrôlée par des actionnaires chinois, devrait être placée en liquidation judiciaire.
UF1, qui vient d’être déclarée en cessation de paiements par l’administrateur provisoire désigné cet été à la demande de son actionnaire chinois, « devrait être placée directement en liquidation judiciaire mercredi 9 décembre par le tribunal de commerce de Saint-Etienne », ont appris les salariés via le secrétaire du CSE, Sébastien Roux.
Installée sur 1.500 m² au sein du campus industriel de Saint-Etienne, cette entreprise créée en 1999 a perdu l’essentiel de ses débouchés. Elle était très dépendante du niveau de commandes du groupe chinois qui, en 2016, avait acheté 80 % des parts à son fondateur et dirigeant, Olivier Vérot. Une dépendance formalisée par un contrat où l’acquéreur, la société chinoise Achtek, qui appartient au groupe coté Zhangyuan Tungsten, « s’engageait jusqu’en… 2041 », selon ce dernier qui affirme que « l’engagement a commencé a ne plus être tenu à partir de 2018 ».
Pas de débouchés alternatifs
L’entreprise spécialisée dans la fabrication de prototypes de porte-outils en tungstène, qui réalisait un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros avec 18 salariés fin 2017, n’a pas su compenser la perte de ce débouché. Par ailleurs, Olivier Vérot a été révoqué par l’actionnaire majoritaire de ses fonctions de directeur général en 2018.
L’offre de cession d’UF1, qui ne compte plus que 13 salariés, lancé en octobre dernier, a reçu plusieurs propositions. Au moins quatre émanant de PME de la Loire et du Rhône, ainsi que d’un groupe suédois. L’actionnaire chinois n’a, semble-t-il, pas accepté leurs conditions de reprise.
Le très bas niveau d’activité et de trésorerie de l’entreprise la place en état de cessation de paiements, avec une demande de liquidation judiciaire immédiate de la part de l’administrateur provisoire. Ce dernier dit regretter le « comportement des salariés qui privilégient la liquidation de leur entreprise, afin de bénéficier d’un licenciement pour raison économique ». Face à la détérioration de la situation de l’entreprise, ils avaient auparavant tenté de négocier une rupture conventionnelle, qui leur a été refusée.