Geneviève Colonna d'Istria
Le choc de 2020 a plombé les résultats de Michelin, mais Bibendum résiste dans la tempête.
Dans le contexte de pandémie mondiale, l’équipementier français, qui publiait en début de semaine ses résultats financiers annuels 2020, a annoncé des ventes à 20 milliards d’euros, en chute de 15 % par rapport à 2019, et un résultat opérationnel de 1,9 milliard d'euros, en baisse de 37 %. « Nous n’avions pas enregistré un tel recul depuis la crise de 2008. Les neuf premiers mois de l’année ont été particulièrement violents », confie Yves Chapot, directeur financier et gérant de Michelin.
Pourtant, le groupe résiste bien. Il conserve un cash-flow considérable de 2 milliards d’euros et parvient même à sortir un bénéfice net de 625 millions d'euros en 2020, même s’il chute de 64 % par rapport à 2019.
Retour à la normale pas avant 2022
Ces résultats sont bien sûr à mettre en perspective avec la crise sanitaire mondiale qui a directement impacté le fonctionnement des usines et le marché mondial de la mobilité. « La crise sanitaire et les mesures de confinement prises par les gouvernements de la plupart des pays ont entraîné un ralentissement de l’activité économique historique au cours du premier semestre, ce qui a conduit à une chute brutale de la demande de pneumatiques touchant toutes les géographies et la plupart des activités », précise Michelin, qui voit un avenir proche encore incertain. « Même si nous tablons sur une hausse du marché de 10 à 20 % pour 2021, nous savons que nous ne retrouverons pas notre niveau de 2019 avant 2022 », poursuit Yves Chapot.
Florent Ménégaux, président de Michelin, a profité de l’annonce des résultats pour rappeler les choix stratégiques du groupe : « Continuer d’orienter la production vers les pneus haut de gamme et de spécialité, tout en accélérant le développement dans les matériaux de haute technologie et les offres de services & solutions ».