La Région Aura a choisi de réduire l’impact carbone de ses trains du quotidien en expérimentant un TER à batteries rechargeables sur la ligne Lyon-Bourg, en remplacement de ses trains au diesel.
Alstom
Présenté à Clermont-Ferrand lors des Rencontres nationales du transport public (RNTP) par Alstom, SNCF Voyageurs et les cinq régions engagées dans l’expérimentation, le TER à batteries fera son apparition sur les lignes TER à partir de la fin de l’année prochaine.
Avec les trains hybrides, au biogaz, à l’hydrogène, le train à batteries est l’une des solutions imaginées par la SNCF pour arriver à ses objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2050. Son programme a été initié en 2020, notamment auprès de l’unité d’Alstom de Bar-le-Duc (Meuse). Il s’agit pour cet Autorail de grande capacité (AGC) de remplacer son dispositif de moteur thermique par des batteries pour qu’il puisse évoluer, soit grâce à l’énergie électrique sur les portions de lignes équipées, soit sur batteries sur les autres portions.
Livraison des rames en décembre 2024
Avec huit batteries au lithium et avec une vitesse maximale de 160 kilomètres/heure, son autonomie est de 80 kilomètres. Celle-ci pourra être augmentée le jour où des systèmes d’électrification frugale équiperont le réseau et les gares. Après les périodes d’essais qui viennent de démarrer, puis celles d’homologation et d’autorisation administrative qui suivront, il est prévu que ces rames soient livrées à l’exploitation commerciale en décembre de l’année prochaine. En Auvergne-Rhône-Alpes cette rame sera affectée à la ligne Lyon-Bourg-en-Bresse.
Un budget de 40 millions d’euros
L’ensemble du coût de cette expérimentation se situe autour des 40 millions d’euros. Il est supporté à raison de 6 millions d’euros par la SNCF, 5,5 millions d’euros pour Alstom, le solde se répartissant de façon égale entre les cinq Régions partenaires : Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Même si cette somme reste conséquente, elle est bien moins élevée qu’une électrification de l’ensemble du réseau ferroviaire : « Nous n’avons pas un programme d’électrification massif de notre réseau », confirme Christophe Fanichet, président de SNCF Voyageurs qui ajoute qu’aujourd’hui, huit utilisateurs des TER sur dix circulent sur des voies électrifiées.
Un trafic en forte hausse
Avec 1.500 trains et 220.000 voyageurs au quotidien, la Région Auvergne-Rhône-Alpes consacre un budget annuel de 1,3 milliard d’euros, soit un tiers de son budget dans les transports régionaux. Ce niveau est encore appelé à évoluer pour coller à la demande. Le trafic TER a en effet augmenté de 20 % par rapport à la période précovid.