A travers sa marque Bleu Blanc Ruche, Arnaud Montebourg espère relancer la filière apicole française.
Apiculteurs en Provence
Il faut sauver les abeilles ! Même des entreprises installent des ruches sur leurs toits. Effet de mode tendance écolo ? Au fil des études scientifiques, la cause des abeilles est pourtant devenue très sérieuse…
La diminution spectaculaire de leur nombre, causée notamment par quelques produits phytosanitaires, peut remettre en cause leur rôle d’agent pollinisateur duquel dépend une bonne partie de nos productions agricoles. Média, réseaux sociaux… l’alerte est donnée. Même le ministère de l’Agriculture a lâché cet été 3 millions d’euros d’aides aux apiculteurs.
Reconquête amorcée
Le sujet est désormais porté par une personnalité forte et médiatique, Arnaud Montebourg, invité des 6e Rencontres de l’Entreprise Responsable Bref Eco, jeudi 27 septembre à Lyon. L’ancien ministre semble avoir tourné la page de la politique pour se lancer dans l’entreprise. A travers sa marque Bleu Blanc Ruche, il entend relancer une filière française apicole mal en point, concurrencée par des produits venant d’Asie à des prix cassés et dont l’origine naturelle est très douteuse.
Création d’une société, campagne de crowdfunding, soutien aux exploitations, lancement d’un centre de formation en apiculture : la reconquête est décrétée ! Comme celle des abeilles ou des produits bio, d’autres causes, qui avaient pu paraître un temps secondaires, montent en puissance. Respect du bien-être animal, lutte contre le gaspillage alimentaire, les emballages plastiques, les pesticides, l’huile de palme, le changement climatique, transparence sur la composition des produits alimentaires, respect de la biodiversité, pêche responsable, égalité femmes/hommes, éthique des affaires, politique LGBT, transparence fiscale, etc.
Autant de sujets que les entreprises ne peuvent plus ignorer sous peine de risquer gros. Il n’est qu’à consulter le rapport RSE de Casino (lui aussi présent à nos Rencontres), bon élève en la matière, pour comprendre comment de grands groupes prennent très au sérieux cette tendance.
Un autre capitalisme ?
Sous la pression de l’opinion publique et des consommateurs, le capitalisme serait-il en train de changer de nature ? Le rapport signé en mars dernier par Nicole Notat et Jean-Dominique Senard, Pdg de Michelin, lançait le débat sur l’entreprise « objet d’intérêt collectif ». Ce rapport a très largement inspiré la Loi Pacte actuellement en discussion à l’Assemblée nationale. Selon le député lyonnais (LREM) Bruno Bonnell, « nous proposons un autre modèle qui donne un socle philosophique l’entreprise. Celle-ci doit se préoccuper de toutes ses externalités. Ce nouveau modèle va à l’encontre de celui en cours aux Etats-Unis qui fait primer le rendement du capital et les intérêts de court terme. La finance n’est que le squelette de l’entreprise. Nous n’attirerons pas en Europe les talents des générations futures avec un squelette. » Performance et bienveillance : c’est le thème que nous avions retenu pour nos Rencontres 2018 !
Cet article a été publié dans le numéro 2342 de Bref Eco.