74 % des batteries arrivant dans l’atelier de Nowos à Amplepuis se révèlent réparables.
Changement d’époque. À Amplepuis, au cœur du Beaujolais vert, une ancienne usine de vêtements de travail, restée inoccupée pendant sept ans, accueille depuis novembre 2020 un atelier de réparation de batteries de vélos, scooters et trottinettes électriques. Et depuis quelques jours, un centre de formation.
C’est la société néerlandaise Nowos, dont l’une des quatre associés, Ambre Eppler, est Lyonnaise, qui a implanté ici sa première usine en dehors des Pays-Bas pour adresser le marché de l’Europe du Sud. L’arrivée de Nowos dans cette commune de 5.000 habitants, orchestrée par l’Aderly, a fait du bruit l’année dernière. On annonçait alors cent emplois dans les trois ans. Finalement, l’usine emploiera plutôt cinquante personnes, l’idée étant d’ouvrir un autre site français pour mieux gérer les coûts de transport.
74 % des batteries hors de fonctions se révèlent réparables
À ce jour, sept personnes y travaillent (plus quatre personnes au siège, à Villeurbanne). Celles-ci reçoivent de la part de fabricants, importateurs ou distributeurs de matériel de mobilité électrique, des batteries qui ne fonctionnent plus. Leur première tâche consiste en un diagnostic suivi, le cas échéant, d’une réparation (sans changement de cellules pour conserver l’homologation). Il s’avère que 74 % des batteries reçues sont réparables et donc renvoyées par Nowos à leur utilisateur. D’ordinaire, toutes ces batteries sont récupérées par un éco-organisme agréé pour démantèlement. « Imaginez l’impact environnemental ! », s’exclame Ambre Eppler qui, avec ses associés, a créé il y a déjà quinze ans une usine de batteries en Hollande. « De nombreux industriels nous demandaient quoi faire des batteries usagées et nous n’avions pas de réponse », explique-t-elle. Les associés se sont alors lancés, en 2019, dans l’activité de réparation. À Amsterdam puis en France. « Nous avions prévu cette implantation en 2022 mais l’arrivée d’un client a tout accéléré. » Ce client, c’est Micro Mobility (dir. France : Grégoire Hénin), constructeur de trottinettes électriques. Depuis, des partenariats ont été noués avec MFC (fabricant de cycles appartenant à Intersport) ou encore avec ZeWay et Niu (scooters électriques). Nowos travaille aussi directement avec des fabricants de batteries, en tant que SAV en France, pour du matériel sous garantie.
Un centre de formation unique en Europe
Au-delà de la réparation, « le déploiement des mobilités électriques implique de nouveaux métiers et c’est sur quoi nous travaillons en ouvrant ici le premier centre de formation européen dédié à la gestion des batteries lithium », expliquait il y a quelques jours Ambre Eppler aux partenaires de Nowos. Ce centre formera à la réparation les nouveaux venus dans l’entreprise. Il accompagnera aussi « les entreprises au niveau logistique, les formera aux bonnes pratiques vis-à-vis des batteries afin de se conformer à la législation européenne mais également de sécuriser les personnels, les marchandises et les locaux ». L’enjeu est d’obtenir la certification de la formation afin de la crédibiliser et de l’ouvrir aux financements. De grandes ambitions pour Nowos qui prend assurément un coup d’avance.
Cet article a été publié dans le numéro 2468 de Bref Eco.