L'idée de Remedee Labs : stimuler le cerveau via des ondes à haute fréquence afin qu'il libère des endorphines, soulageant ainsi naturellement les douleurs aiguës.
Remedee Labs
C’est l’histoire d'un remède de grand-mère stimulé par une dose de haute technologie. La jeune medtech Remedee Labs croit dur comme fer en la puissance de l’endomorphine dans le traitement naturel de la douleur sur des pathologies comme les migraines et l’arthrose.
Le pari que veut gagner la start-up grenobloise depuis sa création en décembre 2016 est de soulager la douleur aiguë des personnes, sans antalgiques, ni opiacés, et ceci au moyen d’un stimulateur d’endorphine à usage individuel. Il émettrait un signal à très haute fréquence (70 gigahertz) capable de stimuler la sécrétion d’endorphine par le cerveau, dont la vertu première est d’être l’antalgique naturel du corps. « Il est basé sur notre module Microelectronic endorphin trigger (MEET), le premier module émettant des ondes millimétriques à usage médical », expliquent Jacques Husser, David Crouzier et Michael Foerster, les fondateurs de Remedee Labs, installés à Meylan, au cœur d’Inovallée.
Une levée de fonds de 11 millions d’euros
Le potentiel de l’endomorphine n’est plus à démontrer et les avancées technologiques de Remedee Labs ne font pas rêver que les patients. La preuve, la levée de fonds de 11 millions d’euros réalisée fin 2019 avec un groupe d’investisseurs dans lequel on trouve la société de capital-risque Hardware Club, les fonds Habert-Dassault Finance, Partech, C4 Ventures et Supernova Invest. Des investisseurs qui semblent croire au potentiel commercial du MEET et sa technologie intégrable dans des appareils portables qui ouvre le champ de l’utilisation personnelle de cette thérapie contre la douleur.
L’équipe de Remedee Labs teste sa solution sur des patients en cours de rééducation afin d’accélérer et d’en améliorer les résultats. Ces essais cliniques sont réalisés au sein du CHU de Grenoble. Le produit de Remedee Labs a fait l’objet d’un prototype de carte électronique de 2 cm², réalisé en collaboration avec STMicroelectronics. Depuis 2020, un essai clinique sous la direction du professeur Albaladejo a été lancé afin de tester la diminution de la consommation de morphine chez les patients ayant subi un remplacement valvulaire aortique. La préparation d’essais supplémentaires sur l’arthrite et la migraine est aussi annoncée.
Cet article a été publié dans le numéro 2399 de Bref Eco.