Les thermes de Châtel Guyon dans le Puy-de-Dôme.
Michel Pérès/Région Auvergne-Rhône-Alpes
Fin avril, les représentants des stations thermales et des exploitants de leurs établissements (*) ont alerté le Premier ministre sur les conséquences de la pandémie de Covid-19 pour leurs activités.
Parmi les 24 députés qui ont cosigné le courrier adressé par des représentants du thermalisme à Edouard Philippe, Premier ministre, plusieurs sont élus en Auvergne-Rhône-Alpes. Ce qui est logique puisqu'avec 27 établissements thermaux (qui emploient 2.800 salariés) dont la moitié en zone de montagne, il s’agit selon l'Insee de la troisième région en termes de fréquentation des cures médicales. A l’instar des acteurs du tourisme, les établissements thermaux, à l’arrêt depuis le 16 mars, manquent de visibilité sur les conditions de la reprise de leurs activités.
Combinaison de facteurs problématiques
Mais, selon les signataires de ce courrier, l’avenir de ces établissements est encore plus incertain car « ils combinent plusieurs facteurs problématiques pour espérer un rétablissement prochain de leurs activités ». D'une part, deux tiers des patients accueillis ont plus de 60 ans et « présentent des risques de comorbidité » et d’autre part, les cures thermales se déroulent dans un environnement humide et clos.
Dans ce contexte, « la reprise d’activité sera probablement conditionnée à des ouvertures en mode dégradé et à la sélection des patients ou touristes ». Cette situation aura des conséquences « catastrophiques » non seulement pour ces établissements mais également pour les communes thermales dont l’économie et les ressources reposent sur le thermalisme.
Déconfinement spécifique
En conséquence, les acteurs du thermalisme demandent que ce secteur soit « pleinement intégré » au plan spécifique pour le tourisme annoncé par le président de la République « en veillant à prendre en compte toutes (ses) spécificités ». Une annulation de charges similaire à celle qui sera probablement accordée aux acteurs du tourisme « pourrait se combiner à une aide financière de la Cnam (en cours de négociation) dont les dépenses thermales pourraient enregistrer une baisse de 150 millions d’euros cette année ».
Les gestionnaires des établissements thermaux demandent également que soient « clarifiées les modalités de (leur) déconfinement pour leur permettre de se réorganiser et d’effectuer les choix budgétaires en conséquence ». Enfin, « il serait important de prendre en compte l’impact financier de l’inactivité thermale pour les communes concernées ».
(*) Paul Audan, président de l’Association nationale des maires des communes thermales, Jean-François Béraud, président de la Fédération thermale et climatique française, Thierry Dubois, président du Conseil national des établissements thermaux et Claude-Eugéne Bouvier, délégué général du conseil national des établissements thermaux.