Après seize années à la tête du groupe Rossignol, Bruno Cercley passe la main.
Bruno Cercley, qui avait participé en 2008 à l’opération de reprise du groupe Rossignol à Quiksilver, confirme son départ de la direction générale en 2021. Son successeur, Vincent Wauters, est un spécialiste de l'industrie des sports outdoor.
Après seize années à la tête du groupe Rossignol (Saint-Jeans-de-Moirans), Bruno Cercley passe la main dans un climat mi-figue mi-raisin dans l'entreprise, en dépit de l’hommage rendu à l’action de son dirigeant par Hugo Maurstad, représentant du fonds suédois Altor Equity Partners, propriétaire de la société iséroise depuis 2013 : « Ce fut un privilège de travailler avec Bruno au cours des sept dernières années. Il a conduit une transformation majeure du groupe et cède à Vincent une entreprise solide et performante. » Le groupe Rossignol avait réalisé au 31 mars 2019, toutes familles de produits confondu (équipements, matériel de sports d’hiver, vélo, prêt-à-porter) un chiffre d’affaires de 370 millions d’euros.
Vincent Wauters, spécialiste de l'outdoor
Dans un communiqué de l’entreprise, Bruno Cercley revient sur les points clés de son mandat, rappelant combien Rossignol avait retrouvé sa position de leader sur le marché du ski et doublé sa part de marché en chaussures. « Nous avons [aussi, N.D.L.R.] créé un vrai business textile, en très forte croissance, soutenu par un positionnement de marque unique. » Bruno Cercley demeurera dans le groupe avec un rôle non exécutif de président et membre du conseil d'administration. Il entame d'ores et déjà le processus de transmission à son successeur Vincent Wauters qui entrera en fonction au 1er décembre prochain. Ce spécialiste de l’industrie de l’outdoor a été précédemment Pdg de Hunter Boots, président d’Arc’teryx et membre du comité exécutif d’Amer Sports, en charge des opérations mondiales et des secteurs Vêtements et Équipements.
E-commerce et développement des textiles
La feuille de route tracée par le management en place et Altor Equity Partners passe par le e-commerce et le développement des produits textiles. L’actionnaire du groupe a fait le pari d’un nouveau directeur général susceptible d’ « apporter de nouvelles compétences importantes pour accélérer la croissance de (la) solide plateforme ». Mais, car il y a un « mais »… Vincent Wauters va devoir mener à bien le plan de restructuration annoncé il y a quelques semaines. Un plan de réorganisation industrielle et de compression d’effectif justifié selon l’entreprise par « une baisse significative des volumes (de vente de skis, N.D.L.R.) d’année en année en raison du développement croissant de la location au détriment de la vente, couplé à une plus grande irrégularité des taux d’enneigement en station. »
Plan de restructuration en cours
Concrètement, le groupe va arbitrer entre les usines d’Artès (Espagne) et de Sallanches en Haute-Savoie (Dynastar). À Artès, le groupe concentrera les productions de grandes séries pour les skis Rossignol et Dynastar. À Sallanches, il maintiendra la confection des skis Junior et la production de skis à forte valeur ajoutée. Rossignol veut aussi optimiser les coûts de fonctionnement au siège de Saint-Jean-de-Moirans et sur son établissement de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs. Ces projets occasionneraient la suppression de 92 postes sur les 1 310 actuels.
Un modèle d'entreprise en question
Vincent Wauters aura aussi à trouver des réponses aux intégrations manquées de la société Time (cycle) et de Raidlight–Vertical (trail). Nous écrivions alors que ces deux épisodes avaient « peut-être sonné la fin d’un cycle de diversification ».