La start-up, qui est sur le point de livrer ses premiers drones Hexo+, vient de boucler une levée de cinq millions d’euros.
Les derniers tests sont en cours à Chamrousse : dans quelques semaines, Squadrone livrera ses premiers Hexo+. Souvenez-vous, c’était l’an dernier. Créée par une bande de joyeux passionnés dont un champion du monde de freeride (Xavier de Le Rue), un fou de logiciels aéronautiques et un fanatique de e-commerce, la start-up grenobloise Squadrone fit une entrée en fanfare dans le monde du crowdfunding. Depuis quelques mois, elle préparait son coup, dialoguant sur Internet avec un petit cercle de sportifs qui s’étaient entichés du concept Hexo+ proposé sur les réseaux sociaux : un drone autonome, sûr et pas cher. Jusqu’alors, les skieurs et snowboarders de l’extrême, qui adorent filmer leurs exploits puis les diffuser sur Internet, étaient contraints de louer les services d’un caméraman et d’un hélicoptère. Avec Hexo+, on leur proposait désormais un appareil léger à emporter dans son sac à dos et capable, avec sa caméra branchée sur leur smartphone, de les suivre dans leurs délires de poudreuse, à quelques mètres au-dessus de leur tête. Une GoPro volante et intelligente, en quelque sorte, capable de filer à 70 km/heure !
L’opération de crowdfunding fut lancée sur la plateforme Kickstarter du 15 juin au 15 juillet 2014. Enfermés dans une villa louée pour la circonstance, isolés pour répondre 24 heures sur 24 aux demandes du monde entier (10 000 questions-réponses comptabilisées en un mois), ils rêvaient de générer 200 à 300 000 dollars de vente. Ils récoltèrent finalement 1,3 million ! Plus de 2 200 adeptes de la glisse, vététistes et autres skaters (dont une bonne partie d’Américains) avaient déboursé 600 dollars pour pré-acheter leur drone livrable neuf mois plus tard. Il leur avait suffit de voir voler, sur écran, un prototype !
Squadrone vient de réaliser une deuxième levée de fonds : cinq millions d’euros cette fois, dont trois en apport de capital de la part d’un business angel canadien (les investisseurs français ont brillé par leur absence, semble-t-il), le reste en crédit bancaire. De quoi poursuivre l’aventure à un rythme souhaité : achats de moules pour les pièces plastiques, de composants, tests de cartes électroniques, campagnes de promo et constitution d’une force commerciale.
“Ce qui le différencie des autres drones, c’est qu’Hexo+ fonctionne sans télécommande. Sur ce point, nous avons un temps d’avance. Par la suite, il faudra qu’il puisse détecter et éviter les obstacles (un sapin, par exemple, ndlr). Une chose est sûre : nos clients veulent un produit simple d’usage et accessible à tous : ils sont fous de sport, pas de technologie !”, explique Antoine Level, directeur de Squadrone. Pour lui, pas de doute : avec leurs applications multiples, en prises de vue aériennes comme en transport ou en logistique, les drones s’apprêtent à nous envahir.
Didier Durand
@didierldurand
Squadrone
Bref Rhône-Alpes n° 2207 du 24/06/2015
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