La société EAC, implantée à Bourg-de-Péage, veut démocratiser l’impression 3D métallique au profit des industriels du luxe et étudier des moyens d’industrialiser les prototypes ainsi réalisés. Un projet récompensé dans le cadre du programme « Industrie du Futur » de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Concepteur et fabricant d’ornements métalliques destinés à l’industrie du haut de gamme et du luxe (lingerie et bain, maroquinerie, bijouterie, parfumerie, cosmétique), EAC offre aux designers et aux fabricants l’opportunité de personnaliser leurs produits. En pleine croissance, cette PME est déjà structurée comme une grande entreprise, malgré son chiffre d’affaires modeste. « Nous ne sommes pas des artisans, mais de vrais industriels ! affirme son président Patrick Chouvet. Nous produisons des pièces de petite taille mais par série allant jusqu’à deux millions de pièces. »

Raison pour laquelle l’intégration est devenue le maître mot du chef d’entreprise : « Nous pouvons proposer à nos clients un service complet car nous maîtrisons de A à Z l’ensemble des métiers : conception, bureau d’études, prototypage, injection, polissage, traitement de surface et finition. Nous produisons en France tout ce qui est technique et stratégique, tandis que la production lourde requérant davantage de main-d’oeuvre (collage de strass, émaillage…) est réalisée dans notre usine roumaine. »

Pionnier de l’impression 3D métal

Une stratégie qui lui a permis d’être compétitif et de conquérir des clients tels que Louis Vuitton, Chanel ou L’Oréal. L’enjeu est maintenant de rester dans la course, et si possible avec un temps d’avance. « En vingt ans, la vitesse de rotation des nouveaux produits dans les magasins de nos clients est devenue exponentielle : nous devons être imaginatifs et très réactifs, car cela va de plus en plus vite ». C’est pourquoi Patrick Chouvet s’est fixé l’objectif d’intégrer le plus rapidement possible le procédé d’impression 3D métal : « La 3D métallique a toute sa place dans le monde du luxe, car les entreprises et marques ont besoin de se démarquer, avec des produits différents et innovants. » Faire partie des pionniers constitue pour EAC une opportunité de conforter un positionnement très innovant et de devenir un acteur incontournable du secteur.

Eduquer les designers 

D’où le lancement d’un projet de validation de la faisabilité d’intégrer ce procédé dans une véritable perspective d’industrialisation. Soumis à l’AMI « Ambition Industrie du futur » lancé par la Région et piloté par Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises, ce projet a été récompensé d’un trophée lors du salon Industrie Lyon en avril dernier.
Accompagné par le CETIM dans le cadre de l’alliance RAFAM(1), il a démarré par une phase de prospection auprès des clients actuels et potentiels de l’entreprise. « C’est tout un travail d’éducation des designers, car ils sont encore peu à oser imaginer des pièces complexes, faute d’avoir compris que l’industrie était capable de les fabriquer. Le Trophée Ambition Industrie du Futur nous aide par la crédibilité et la visibilité qu’il nous apporte vis-à-vis de nos clients. »
Des investissements humains et matériels seront nécessaires pour accompagner le projet. EAC a déjà acheté deux imprimantes 3D polymères.

« Nous investissons entre 4 et 5 % de notre chiffre d’affaires en R&D. L’aide perçue par le biais de l’AMI Ambition Industrie du Futur piloté par Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises est un vrai bonus pour mener des études de faisabilité industrielle avec le Cetim de Saint-Etienne. »

_{(1) Auvergne-Rhône-Alpes Fabrication Additive Métallique, réseau porté par le pôle de compétitivité Viaméca.}